- Les forteresses royales du Languedoc, véritables trésors d’architecture et d’histoire, espèrent être inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.
- Mais pour l’emporter, ces constructions doivent d’abord être restaurées et entretenues.
- Ce reportage du 20H de TF1 vous présente ces sites extraordinaires.
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Le 20H
Elles trônent au sommet de crêtes et de pitons rocheux, jusqu’à 800 mètres d’altitude. Des kilomètres de remparts, répartis entre l’Aude et l’Ariège. Huit des vingt forteresses royales du Languedoc, impressionnantes constructions du XIIIe siècle, érigées par les rois de France, espèrent être inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.
Il s’agit de la cité de Carcassonne et des châteaux d’Aguilar, Lastours, Monségur, Peyrepertuse, Puilaurens, Quéribus, Termes, selon la liste détaillée (nouvelle fenêtre) sur le site de l’agence spécialisée de l’ONU.
Démontrer une valeur universelle exceptionnelle
Comment ces édifices extraordinaires canditatent-ils ? En premier lieu, les « châteaux cathares » ont dû changer de nom, devenant donc les forteresses royales du Languedoc. Et pour cause, les cathares, des chrétiens dissidents du Moyen-Âge, sont bien passés par ces lieux, mais n’ont pas laissé de traces. Ensuite, une vingtaine d’experts : architectes, chercheurs, ingénieurs, archéologues… doivent démontrer leur valeur universelle exceptionnelle. Parmi eux, Nicolas Faucherre, historien et membre du comité scientifique, défend un argument : la France était pionnière dans l’architecture militaire d’altitude.
« Il a fallu prendre le modèle du Louvre de Philippe-Auguste à Paris et l’appliquer à des sites vertigineux où on ne pouvait pas développer des plans réguliers, symétriques. Cela peut rappeler des pays qui, au même moment, vont faire émerger une architecture militaire standardisée de ce type. Je pense à la Hongrie, la Pologne, qui émergent dans une architecture militaire normée sur les modèles de la France capétienne »
, décrit-il.
23 millions d’euros de travaux
Les sites doivent également être restaurés et entretenus. Trois millions d’euros ont déjà été dépensés pour ces chantiers aux conditions extrêmes. La candidature coûtera 20 millions d’euros supplémentaires car il y a encore de nombreux travaux à réaliser.
« On ne peut pas planter un pylône devant une forteresse, donc on l’enterre. Il faut penser à toute la signalétique quand vous venez au château, le chemin pour y arriver »
, énumère Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l’Aude.
Beaucoup d’argent, mais en contrebas, commerce, hôtels et restaurants espèrent de ce label Unesco des retombées économiques conséquentes, se traduisant par plus de touristes, d’autant qu’ils ont perdu la moitié de leurs visiteurs en dix ans. Et plus surprenant, les viticulteurs aussi comptent sur 30% de nouveaux clients.
« Ce terroir-là est tout petit, très mal connu, et donc ça peut apporter beaucoup de visibilité. Vous avez des terres qui ont l’air vides. Aujourd’hui, il y a largement de quoi installer une quinzaine de nouveaux viticulteurs s’ils en ont envie »
, espère Bruno Schenck, vigneron à Cucugnan dans l’Aude.
Cette candidature à l’Unesco a nécessité deux années de travail. Le résultat sera connu l’été prochain.