Les frappes meurtrières sont encore montées d’un cran au Moyen-Orient, et, avec elles, une crainte d’une autre nature, exprimée par les marchés pétroliers : l’Iran sera-t-il encore en mesure d’extraire son or noir au rythme attendu, et d’en exporter une partie vers ses clients chinois ? La question n’est pas anecdotique, puisque le pays a produit 3,4 millions de barils de brut par jour en avril, d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Ce qui en fait le troisième acteur le plus important parmi les 12 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) – derrière l’Arabie saoudite (près de 9 millions de barils chaque jour) et l’Irak (4,2 millions). Selon le dernier classement disponible de l’Energy Institute, en 2023, la National Iranian Oil Company pesait pour près de 5 % de l’offre pétrolière à travers le monde.
Accusant l’Iran d’avoir financé les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, mais aussi de vouloir se doter de l’arme nucléaire, le gouvernement israélien du premier ministre Benyamin Nétanyahou a désormais étendu ses frappes aériennes, entre autres cibles, à des installations pétrolières et gazières de la République islamique, samedi 14 juin. « Cette nouveauté montre qu’Israël veut s’attaquer à l’ensemble de l’Iran, donc pas seulement au programme nucléaire, mais également aux infrastructures économiques », synthétise le géographe Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS et grand connaisseur du territoire iranien.
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