L’autoédition serait-elle le Graal pour accéder à des succès d’audience ? Les ventes stratosphériques des livres signés par Agnès Martin-Lugand, Aurélie Valognes, Mélissa Da Costa, Virginie Grimaldi, Morgane Moncomble, Sara Rivers ou Freida McFadden plaident pour. Toutes ont démarré par ce biais avant de s’installer solidement parmi les autrices de best-sellers, récupérées par des éditeurs classiques. L’autrice Jupiter Phaeton affirme avoir engrangé 500 000 euros en 2024 en vendant ses ouvrages de fantasy young adult sur la plateforme d’Amazon, Kindle Direct Publishing (KDP), et vient de signer avec Michel Lafon qui publiera ses ouvrages en poche.
Ce sont des exceptions, au même titre que les gagnants du Loto. Les auteurs autoédités, plus nombreux chaque année, tirent quasiment tous le diable par la queue. En moyenne, selon une étude publiée en mars 2024 par le ministère de la culture – « L’Autoédition de livres francophones imprimés : un continent ignoré » –, ils ne vendent que 22 exemplaires imprimés par livre autoédité, contre 1 458 exemplaires pour un ouvrage publié chez un éditeur classique.
Qu’est-ce qui les pousse à recourir aux services d’une plateforme d’autoédition, comme la plus importante, KDP, mais aussi celle d’Apple (iBooks Authors), de Rakuten (Kobo Writing Life) ou encore Bookelis, Books on Demand, Lulu, Coolibri, Librinova, IggyBook, Publishroom… ? Selon Charlotte Allibert, directrice générale de Librinova, « tous les auteurs n’ont pas le même objectif : certains veulent vendre beaucoup, d’autres espèrent être repérés par un éditeur. Mais on trouve aussi ceux qui, sans prétention littéraire aucune, écrivent un récit familial ou un recueil de poésie, pour le distribuer à leurs proches ». Ils cherchent à « divertir leurs lecteurs, en s’épanouissant par l’écriture », ajoute Noémie Machner, directrice marketing hors Allemagne de Books on Demand.
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