Quel est le point commun entre une visite du château de Versailles, un jeu de piste nocturne dans un parc, un tour de ville en car, l’encadrement d’une sortie scolaire et l’œnotourisme ? Probablement le titre de guide-conférencier, né en 2011, qui regroupe les professionnels – essentiellement des professionnelles – assurant des visites commentées. C’est une population très diplômée et à 80 % féminine, selon les enquêtes de la Fédération nationale des guides interprètes et conférenciers (FNGIC), qui compte près de 2 000 membres.
Impossible de savoir exactement combien de personnes exercent cette profession. Soumise à validation de certaines formations universitaires, la délivrance de la carte professionnelle par la préfecture donne le droit de mener un groupe dans un musée ou un bâtiment national. Mais il n’y a pas d’agrégation des données. Le chiffre de 10 000 cartes souvent évoqué par les ministères doit aussi être relativisé, dans la mesure où la carte est attribuée à vie.
Depuis quelques années, le métier s’éloigne du salariat. Un article de la revue Connaissance de l’emploi publié en septembre le décrit : « Les guides ont des formes d’emploi très diversifiées, et cumulent parfois salariat saisonnier en CDD d’usage, vacations, autoentreprise… Il y a une hybridation du secteur, et il est devenu rare que les établissements muséaux salarient leurs guides. » Le président de la FNGIC, Théo Abramowicz, l’a constaté : « 70 % de nos adhérents sont des microentrepreneurs. Ils peuvent cumuler avec d’autres statuts, mais l’autoentreprise a pris une place très importante. » Ce régime a parfois été subi par les guides, confrontés à l’externalisation continue des postes dans les musées, au même titre que les réceptionnistes ou les agents de sécurité.
« Concurrence déloyale »
Pour s’adapter, en fonction de la région et de l’activité, chaque guide développe son propre modèle économique. Bérangère Detolsan, guide-conférencière dans le Tarn, cumule un CDD d’usage dans une association, chaque année pendant six mois, et un métier de formatrice en histoire de l’art entre septembre et juin. Devant l’éclatement du marché, il est fréquent que les guides occupent un autre emploi.
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