« Les Hermaphrodites », de Michel Foucault, édité par Henri-Paul Fruchaud et Arianna Sforzini, préface d’Arianna Sforzini, postface d’Eric Fassin, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 160 p., 16 €, numérique 12 €.
En 1978, au moment même où il vient de faire paraître le récit tragique d’Herculine Barbin (Gallimard), Michel Foucault (1926-1984) décide de consacrer un volume de son Histoire de la sexualité (quatre tomes, 1976-2018) aux hermaphrodites. Il prend de nombreuses notes puis il abandonne le projet.
Reste un manuscrit inachevé et inédit, publié aujourd’hui, dans lequel Foucault met en lumière les transformations du regard que porte la société occidentale sur ces êtres humains dotés à la naissance des caractères sexuels mâle et femelle. Sont-ils des hommes, sont-ils des femmes ? Qui décide de leur attribuer un sexe ? Faut-il les regarder comme des monstres, ou des victimes d’une anomalie biologique ? En présentant de nombreux cas, Foucault distingue deux réponses juridico-politiques à cette question, étant entendu que l’assignation à un seul sexe est une obligation sociale absolue entre le XVIe et le XIXe siècle.
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