Les différents journaux du groupe Nice-Matin ne paraîtront pas vendredi 21 mars à la suite d’un mouvement de grève, jeudi, au sein de la rédaction. Celle-ci réclame « des renforts immédiats » pour pallier de nombreux départs, a-t-on appris auprès du Syndicat national du journalisme (SNJ) et de la direction.
Les journaux Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin n’étaient déjà pas parus jeudi 13 mars en raison d’un mouvement de grève des services de l’impression. Ils dénonçaient un projet du groupe détenu depuis 2019 par Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Groupe Le Monde), via sa holding NJJ, de centre d’impression commun avec La Provence à Vitrolles (Bouches-du-Rhône).
Du côté de la rédaction, qui compte environ 160 journalistes et qui avait déjà voté la semaine dernière une motion de défiance contre la direction, il s’agit d’alerter sur une dégradation des conditions de travail au sein de la rédaction à la suite de nombreux départs non remplacés et d’un manque de moyens techniques.
« Le malaise est profond »
A Nice, une cinquantaine de grévistes se sont rassemblés à la mi-journée devant le siège, a constaté une journaliste de l’Agence France-presse (AFP). Après avoir posé derrière une banderole dénonçant « plus de 80 départs depuis Xavier Niel », ils sont montés spontanément exposer leurs doléances dans les bureaux de la direction.
« Il y a eu des témoignages assez forts sur les conditions de travail et sur le niveau d’épuisement de certains », a rapporté Rodolphe Peté, délégué syndical SNJ. « Le malaise est profond, il n’est pas nouveau mais on arrive à un point de rupture ». Le directeur général du groupe, Simon Perrot, a expliqué à l’AFP que Nice-Matin, qui « perd de l’argent » et a enregistré 30 départs − tous volontaires − l’an dernier au sein de la rédaction, était à la recherche d’un équilibre entre les économies nécessaires et le maintien de la qualité.
Pour « répondre à la souffrance », il prévoit d’annoncer la semaine prochaine des renforts immédiats dans les bureaux les plus en difficulté, et d’engager deux mois de concertations pour « mettre à plat sans doute une nouvelle organisation ».
Concernant le centre d’impression, M. Perrot a déclaré que Vitrolles était « une hypothèse » et qu’il n’accepterait pas de compromis sur « un cahier des charges précis ». Outre les pertes d’emplois, les syndicats redoutent en effet qu’un centre d’impression lointain limite les possibilités de bouclage tardif et augmente les retards de livraison.