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Alors que le budget 2025 arrive au Sénat, à la suite de débats animés à l’Assemblée nationale, les programmes de sciences économiques et sociales (SES) au lycée devraient fournir aux futurs citoyens des clés de compréhension sur la fiscalité, le rôle des dépenses publiques, leur impact sur l’activité économique et sur les inégalités. Or, la réforme du lycée de Jean-Michel Blanquer a dégradé la formation scientifique et civique des élèves. Il faut repenser un programme de SES qui éclaire les futurs citoyens sur le rôle, le fonctionnement et le financement de l’Etat.
Densité des programmes et manque de temps : voilà deux obstacles majeurs à la bonne compréhension du fonctionnement de l’Etat par les lycéens. En 2de, l’enseignement des SES est présent dans le tronc commun, mais se limite à une heure et demie par semaine. L’action de l’Etat n’y est alors abordée que sous l’angle de la production, à travers le rôle des administrations publiques.
En 1re, les SES deviennent une spécialité choisie par 40 % des élèves, à raison de quatre heures par semaine. Le programme comporte 12 chapitres, 55 objectifs d’apprentissage et seulement l’un d’entre eux porte en partie sur le budget de l’Etat : avec un programme aussi dense, cette question ne peut être traitée que de façon trop superficielle. Les élèves n’ont pas vraiment le temps pour maîtriser les notions relatives aux finances publiques et comprendre les effets macroéconomiques des politiques budgétaires.
De plus, ce programme catalogue adopte une vision biaisée du rôle de l’Etat en matière de protection sociale, en le présentant comme un acteur parmi d’autres sans insister sur ses spécificités. Ni les enjeux démocratiques ni les questionnements concernant l’efficacité des différents systèmes de protection sociale ne sont explicitement abordés. Les élèves sont alors privés d’une formation pluraliste et exigeante qui pourrait leur permettre de saisir pleinement les tenants et les aboutissants des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Les reculs de la réforme Blanquer
Jusqu’à cette rentrée, les débats sur l’action de l’Etat et son financement étaient abordés en terminale dans le chapitre sur les inégalités et la justice sociale. Mais, pour répondre aux demandes d’allégements justifiées par la lourdeur des programmes, le ministère a décidé, contre l’avis de la profession, de supprimer ce chapitre du périmètre des chapitres évaluables au baccalauréat. Non évalué à l’épreuve écrite en juin, de fait, ce chapitre ne sera pas étudié par une grande majorité des élèves, l’évaluation finale fixant un horizon et conditionnant fortement nos pratiques en classe.
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