La hiérarchie de la saison a été respectée. La meilleure équipe a encore triomphé. Vendredi 16 mai, à Décines-Charpieu (Rhône), l’Olympique lyonnais (OL) a battu son grand rival parisien en finale du championnat de France féminin (3-0), devant 10 500 spectateurs au Groupama Stadium. Une affluence plus importante que lors de la demi-finale remportée contre Dijon (4 400) mais qui reste moins élevée que lors de la finale 2024 (15 000).
Dominateur lors de la phase régulière – avec 10 points d’avance sur son dauphin, le Paris Saint-Germain (PSG) – l’OL a évité le piège des playoffs pour s’offrir un dix-huitième titre de champion de France féminin. Depuis 2007, le club rhodanien n’est passé à côté de la consécration nationale qu’à une seule reprise : en 2021, lorsque les Parisiennes avaient mis un terme, mais très temporairement, à cette hégémonie.
Grâce à des buts de Melchie Dumornay, Kadidiatou Diani et d’une Panenka de Wendie Renard, les footballeuses de l’OL remportent donc la deuxième édition des playoffs, nouveau format instauré l’an passé pour tenter d’apporter plus de suspense à une compétition qu’elles dominent des pieds et de la tête. Mais les coéquipières de la capitaine Wendie Renard – dont le club a célébré les 500 matchs – n’entendent pas partager si facilement les trophées avec leurs adversaires hexagonales.
« On se bat pour le travail que nous fournissons depuis le début de saison », assénait Renard avant la finale. « On a montré que nous étions un grand club, a déclaré, après la rencontre, Eugénie Le Sommer. On a répondu présente. ça fait plaisir de remporter ce trophée. » Titulaire à l’occasion de son dernier match sous le maillot de l’OL (comme d’autres coéquipières), après quinze ans et plus de 300 buts, l’attaquante a vécu une soirée particulière : « C’est beaucoup d’émotions, beaucoup de souvenirs qui remontent. J’ai vécu une aventure incroyable ici. » Elle pourrait être remplacée à Lyon par la Parisienne Marie-Antoinette Katoto, en fin de contrat avec le PSG et entrée en jeu seulement dans les dernières minutes de cette finale, à l’occasion de son dernier match.
Pendant 45 minutes, l’enjeu a tué le jeu. Pour les deux équipes, il s’agissait d’éviter une saison blanche, sans aucun trophée. Et d’oublier chacune une désillusion récente : une déroute en demi-finales de la Ligue des champions pour les Lyonnaises et une défaite aux tirs au but en finale de la Coupe de France pour les Parisiennes.
Le PSG n’a pas réussi à renverser la table
Fébriles et maladroites, les vingt-deux joueuses se neutralisent. Le spectacle offert est maigre : une unique et précoce échappée de Kadidiatou Diani qui s’excentre trop et qui frappe trop mollement pour inquiéter réellement la gardienne anglaise du PSG, Mary Earps (4e). Longtemps, rien d’autre à signaler, à l’exception de la sortie sur blessure de la Néerlandaise de l’OL, Daniëlle van de Donk, juste après la demi-heure de jeu.
Il faut attendre les arrêts de jeu de la première période pour enfin voir une action digne d’une finale de championnat de France. Souvent décisive, l’Américaine Lindsey Heaps délivre une passe décisive subtile de l’extérieur du pied à destination de Melchie Dumornay. L’attaquante haïtienne ne manque pas l’occasion d’ouvrir le score en plaçant idéalement le ballon (45e + 2, 1-0) et inscrit son seizième but de la saison en Première ligue. Comme sorties de leur léthargie, dans la foulée, les Lyonnaises passent proche d’assommer leurs rivales parisiennes. Mais Diani, très active, hésite entre le tir et le centre, sans profiter d’une position avantageuse.

Malgré un élan de joie et une ambiance retrouvée au sein du groupe parisien, grâce à l’intérim du Brésilien Paulo Cesar, nommé en remplacement de Fabrice Abriel, l’entraîneur mis à pied au début du mois, le PSG n’a pas réussi à renverser la table. En demi-finale, les joueuses du club de la capitale avaient retrouvé des couleurs en écartant le Paris FC (3-0). « Paulo a ramené un peu de joie, il faut le remercier », insistait la défenseuse Elisa De Almeida.
Newsletter
« Sport »
Enquêtes, reportages, analyses : l’actualité du sport dans votre boîte e-mail chaque samedi
S’inscrire
En un peu plus de 90 minutes, les Parisiennes n’ont pas réussi à se créer une seule véritable occasion de but. Au contraire, au retour des vestiaires, l’OL a nettement pris le dessus et a multiplié les situations dangereuses. Récompensée de son bon match, Diani a mis fin au suspense en inscrivant le deuxième but, à l’issue d’une frappe contrée par la cuisse de Paulina Dudek, capitaine polonaise du PSG (80e, 2-0). Après une faute de main, Wendie Renard a conclu la finale par une audacieuse Panenka dans les arrêts de jeu (90e + 4, 3-0.)
Nommé en juin 2024 au poste d’entraîneur, l’Australien Joe Montemurro n’aura pas le déshonneur d’être le premier coach de l’ère moderne de l’OL à terminer une saison sans trophée. A 55 ans, il est annoncé partant et devrait prendre la tête de la sélection australienne.
A Lyon, une nouvelle ère s’ouvre la saison prochaine, même si la précédente se termine comme d’habitude sur un succès. Ambitieuse, la propriétaire Michele Kang devrait investir pour régénérer un effectif qui en aura besoin pour retrouver les sommets européens. Le prochain défi de la femme d’affaires états-unienne est plus que jamais une neuvième victoire en Ligue des champions.