En 2020, ils avaient créé la surprise en s’imposant dans une dizaine de grandes villes. En 2026, lors des prochaines élections municipales, ce sera donc l’épreuve de vérité : les maires écologistes n’auront-ils été qu’une aventure sans lendemain ou prendront-ils racine dans la vie politique locale ? « L’enjeu, c’est de confirmer notre ancrage, c’est-à-dire d’obtenir des résultats électoraux clairs, nets, solides qui démontrent la satisfaction des électeurs vis-à-vis du bilan », confie Léonore Moncond’huy, maire (Les Ecologistes) de Poitiers.
Les premiers pas des Verts n’étaient pas passés inaperçus, eux qui ont multiplié les déclarations urticantes. A Bordeaux, Pierre Hurmic a prévenu dès 2020 qu’il ne mettrait pas d’« arbres morts sur les places de la ville » pour Noël. Le Tour de France ? « Machiste et polluant », a balayé Grégory Doucet, à Lyon, la même année. En 2021, Mme Moncond’huy coupait les subventions de Poitiers aux aéroclubs de la ville, en estimant que « l’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfant aujourd’hui ». Il n’en fallait pas plus pour que la presse se demande si « Khmers verts » et autres « écolos amish » n’étaient pas simplement « tous nuls », pour reprendre la une de Marianne au printemps 2021.
Dès l’entre-deux-tours, en 2020, se souvient le député écologiste européen David Cormand, « on a entendu des “Attention, s’ils sont élus, ce ne seront pas les tanks de l’Armée rouge, mais une armée de vélos et de trottinettes qui va débarquer en centre-ville et tuer le commerce” », relate l’ancien secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (l’ancien nom des Ecologistes) entre 2016 et 2019.
Or, « beaucoup d’indicateurs montrent d’ores et déjà, dans les villes gagnées en 2020, que les choses se sont plutôt bien passées, poursuit-il. Les majorités municipales n’ont pas explosé ; les projets ne sont pas tombés à l’eau ; les maires ont une bonne image ». Et ne serait-ce que d’avoir été capable de passer des propositions à leur réalisation est en soi une bonne chose, considère-t-il, « pour un parti qui n’avait pas eu autant de grandes villes à gérer jusqu’à présent ». Bref, « l’écologie au pouvoir, ça marche. Il y a toujours de l’eau qui coule du robinet, plaisante M. Cormand, et elle est de meilleure qualité. Les bus continuent de rouler, et ils polluent moins ».
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