La plaine est belle. Ce constat, lâché par les céréaliers, laisse présager un bel été. Mais ils savent bien qu’il ne faut jamais trop s’avancer sur ce terrain des prévisions qui, parfois, se dérobe brutalement sous leurs pieds. Il suffit d’un caprice de Dame Nature pour que les espoirs d’une moisson de taille s’envolent comme un fétu de paille.
Après un hiver pluvieux, parfois jusqu’au trop-plein, le printemps ensoleillé s’est invité depuis trois semaines et donne un coup d’accélérateur au cycle des plantes. Si l’horloge des cultures tourne donc, pour l’heure, sans trop de heurts, il n’en est rien des marchés, totalement déboussolés.
Depuis dix jours, les dérèglements se sont accentués. Les actions des entreprises ont plongé puis rebondi, parfois lors de la même séance boursière. Dans le rôle du maître des horloges, prêt à manœuvrer le balancier à sa guise, quitte à affoler les aiguilles, Donald Trump s’impose comme le grand perturbateur du commerce mondial. « Je taxe un peu, beaucoup, à la folie ou finalement pas du tout », semble-t-il chanter. Au gré des lubies et volte-faces de l’hôte de la Maison Blanche, les investisseurs ne savent plus sur quel pied danser.
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