Commissaires de l’exposition au Musée d’art moderne de Paris, Isabelle Monod-Fontaine et Hélène de Talhouët sont aussi les autrices d’une biographie de Marguerite Matisse (1894-1982), qui fait regarder autrement son père. Leur travail se fonde en grande partie sur la correspondance entre père et fille, qu’elles ont pu consulter et citent largement. Or, ces lettres sont sans détour, d’une franchise poussée jusqu’à l’affrontement. Si Marguerite s’est éperdument dévouée à la défense de l’œuvre, elle a su tenir tête à son auteur.
Pour montrer comment elle est au service du père, leurs échanges sont complétés par les courriers que Marguerite adresse aux amies et amis, marchands ou critiques. Ainsi voit-on dans les détails comment, à partir de 1921, elle prend en charge les questions techniques, administratives et les relations publiques, dont l’organisation des expositions dans les galeries – elle semble avoir été assez rude avec ces dernières –, et dans les musées, dont le MoMA, à New York, en 1931 (bien avant qu’un musée français ne se risque à exposer Matisse).
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