Qui a eu la chance de voir Angkor (Cambodge) et ses temples n’a pu qu’être impressionné par ces splendeurs de pierre, échos du faste et de la grandeur qu’a connus l’empire khmer entre le XIe et le XIIIe siècle. La magnificence de l’architecture et la richesse des sculptures en bas-relief occultent un détail qui n’en est pas un : ces sanctuaires monumentaux sont des maisons désertées par les divinités en or, en argent ou en bronze qui, jadis, les habitaient et en constituaient, dans le fond, la raison d’être. A Angkor, le lithique, si majestueux soit-il, n’est que l’écrin vide du métallique.
Les statues d’or et d’argent, fondues, ne réapparaîtront pas. Toutefois – et heureusement –, étant un matériau moins précieux mais tout de même noble, le bronze, alliage de cuivre et d’étain, parfois complété de plomb, a permis à une petite fraction de ces représentations divines de parvenir jusqu’à nous. L’exposition « Bronzes royaux d’Angkor », qui s’ouvre mercredi 30 avril au Musée Guimet, à Paris, est une occasion rare de les découvrir et de partir, à travers elles, à la rencontre des souverains qui les ont commandées. Aux œuvres issues de Guimet et d’autres musées français s’ajoutent 126 pièces exceptionnellement prêtées par le Musée national du Cambodge.
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