- Une rentrée politique éprouvante se profile pour le Premier ministre, qui tiendra lundi une conférence de presse.
- Avec son plan d’économies pour 2026, il a déclenché la colère des oppositions et des syndicats.
- Notamment sur la suppression de deux jours fériés, critiquée même au sein de son propre camp.
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Budget 2026 : les annonces choc de François Bayrou
La rentrée politique pourrait bien tourner en épreuve du feu pour le Premier ministre. Sous la menace d’une censure à cause de son plan massif d’économies de près de 44 milliards d’euros proposé pour le budget 2026, François Bayrou se prépare à des semaines tendues (nouvelle fenêtre). Après avoir tenté de convaincre l’opinion avec une série de vidéos en ligne, il tiendra une conférence de presse lundi 25 août à 16 heures (nouvelle fenêtre). L’occasion peut-être de revenir sur l’une de ses pistes de travail les plus contestées, la suppression de deux jours fériés, sur lequel il semble malgré tout prêt à des changements.
L’annulation de ces deux jours, sans contrepartie financière (nouvelle fenêtre), a focalisé l’attention depuis l’annonce du plan d’économies par le chef du gouvernement mi-juillet. La mesure s’est retrouvée sous le feu des critiques des oppositions, mais elle a aussi crispé jusqu’à l’intérieur du bloc central, dans les rangs du MoDem et de Renaissance (nouvelle fenêtre). Elle figure parmi les points les plus décriés par les syndicats, mais aussi par un mouvement d’appels au blocage du pays le 10 septembre (nouvelle fenêtre), circulant en ligne.
Face aux contestations, François Bayrou cherche à rassurer : auprès de l’AFP, il a affirmé samedi que la proposition n’était pas gravée dans le marbre. « Les mesures peuvent toutes être discutées. C’est d’ailleurs la fonction du débat parlementaire comme des négociations sociales,
a-t-il lancé. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions ; sur
les jours fériés
(nouvelle fenêtre), par exemple, peut-être d’autres dates sont-elles possibles. »
Un « effort » global qui reste « nécessaire, inéluctable »
Pour autant, « la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes,
celui du surendettement
(nouvelle fenêtre)«
, a-t-il insisté, estimant que le montant de 44 milliards d’euros d’économies était « intangible »
. Et de lancer, comme une forme de mise en garde aux oppositions : « À la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies »
.
François Bayrou continue ainsi de défendre le bien-fondé de son plan d’économies, et maintient sa volonté de mener un « travail de conviction »
auprès de la population, avec qui il ne veut laisser « se durcir un conflit »
. « L’enjeu, pour moi, est de faire passer le caractère nécessaire, inéluctable de l’effort »
, a-t-il expliqué à l’AFP. « Je crois que la conscience de la difficulté a commencé à apparaître. Mais l’idée que chacun est concerné, cette idée-là n’est pas encore acceptée »
, a-t-il toutefois souligné.
Selon son équipe, sa série de vidéos et podcasts mis en ligne ces dernières semaines, baptisées « FB Direct »
(nouvelle fenêtre), a permis de rassembler des contributions de citoyens, par mail (3.650 messages) ou via l’application Agora (1.400 questions et environ 2.000 contributions). Le Premier ministre a d’ores et déjà commencé à y répondre (nouvelle fenêtre).
Par ailleurs, François Bayrou est revenu sur sa proposition d’« une contribution des plus fortunés »
, à définir avec les parlementaires, lancée le mois dernier, probablement dans l’espoir de convaincre les socialistes. Le sujet n’est « pas tranché »
, a-t-il concédé, tout en assurant que cette contribution verra bien le jour. « La justice est la condition de l’acceptation de cet effort. Autrement, je manquerais à mes engagements et à mes devoirs »
, a insisté le chef du gouvernement.
Pour l’heure, le Premier ministre reste défié par les oppositions. LFI a annoncé qu’elle déposerait une motion de censure dès septembre, et son leader Jean-Luc Mélenchon a répété samedi sur TF1 son soutien au mouvement de blocage du 10 septembre, disant espérer une « grève générale »
. Le PS agite lui aussi la menace d’une censure, tout comme le RN, à l’autre bout de l’échiquier politique.