Après les menaces formulées par Donald Trump, le Panama a accepté de faire une concession envers Washington. « L’Etat du Panama a donné son accord pour ne plus faire payer aux navires de l’Etat américain la traversée du Canal de Panama », a annoncé, mercredi 5 février, le département d’Etat dans une publication sur X, ajoutant que cela « va faire économiser des millions de dollars à l’Etat américain ».
Le président américain avait dit qu’il considérait que ces tarifs étaient injustes en raison des engagements des Etats-Unis à défendre cette voie maritime. Dès le jour de son investiture, le 20 janvier, le républicain avait dit vouloir « reprendre » le contrôle de l’artère pour contrer l’influence de la Chine, quitte à utiliser la force.
En visite dimanche au Panama, le ministre des affaires étrangères américain, Marco Rubio, avait laissé entendre que le président panaméen, José Raul Mulino, avait pris note des préoccupations des Etats-Unis concernant les prix imposés aux navires militaires américains pour transiter via le canal. Il avait dit s’attendre à des annonces dans les jours à venir.
Influence chinoise croissante
L’autorisation annoncée par le département d’Etat américain ne mentionne pas les navires commerciaux américains, alors que 40 % du trafic de conteneurs américain passe par cette voie maritime reliant les océans Atlantique et Pacifique.
Construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914, le canal de Panama est passé sous contrôle panaméen fin 1999, en vertu de traités signés en 1977 par les présidents de l’époque, l’Américain Jimmy Carter et le Panaméen Omar Torrijos. Selon Washington, l’influence croissante de la Chine autour du canal menace les intérêts américains et pourrait permettre à Pékin de bloquer cette voie maritime stratégique en cas de conflit.
Au terme de sa rencontre avec M. Rubio, le président panaméen avait annoncé que son pays ne renouvellerait pas le mémorandum d’accord sur la participation du pays au projet mondial chinois d’infrastructures dit des « Nouvelles routes de la soie ». Conclu en 2017, ce mémorandum avait fait du Panama le premier pays de la région à s’associer à ce programme de Pékin. Il est renouvelé tous les trois ans par tacite reconduction, la prochaine échéance étant en 2026.