L’épisode a marqué les esprits, tant la tentative était audacieuse, et son impact quasi nul, voire contreproductif. Lors de son premier mandat, Donald Trump s’est fait fort de trouver un compromis avec le dictateur nord-coréen, Kim Jong-un, afin de priver son pays de l’arme nucléaire. L’initiative a donné lieu à quelques scènes mémorables : le président foulant le sol de l’Etat paria dans la zone de démarcation entre les deux Corées en juin 2019 ; trois sommets avec le maître de Pyongyang ; et l’esquisse d’un improbable et vague « deal » de dénucléarisation de la péninsule, resté sans lendemain.
A l’époque, à défaut d’une percée sur le fond, l’apprenti diplomate, plus habile à manier la dynamite oratoire, s’est très vite détourné du problème, laissant le régime nord-coréen poursuivre son chemin, au point désormais d’être l’allié le plus engagé de la Russie contre l’Ukraine, renfort de troupes à l’appui dans la région de Koursk.
Moins de trois mois après son retour à la Maison Blanche, le président américain semble être le seul à avoir oublié cette tentative. Pour « rendre à l’Amérique sa grandeur », selon le slogan « MAGA », il multiplie les coups diplomatiques dans un monde dont son action menace d’aggraver davantage encore le désordre.
Donald Trump fait peu de cas des institutions multilatérales, comme les Nations unies et leurs agences, après s’être retiré, par exemple, de l’Organisation mondiale de la santé. Il foule du pied les règles du droit international, comme en témoigne sa proposition de vider la bande de Gaza de sa population, voire de l’annexer pour la transformer en « riviera ». Partout sur la planète, le gel des fonds d’aides américains a semé la pagaille chez les partenaires des Etats-Unis, gouvernements et ONG.
L’augmentation des droits de douane le démontre, tout comme les menaces contre le Canada et le Groenland, Trump se fait un malin plaisir de brusquer ses alliés au nom de la défense des seuls intérêts des Etats-Unis. Il privilégie les « hommes forts », à la tête de puissances décomplexées, que ce soit le saoudien Mohammed Ben Salmane ou l’Indien Narendra Modi.
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