Depuis sa première création, une robe reprenant le tissage musculaire de l’épine dorsale et fabriquée avec un fil unique, long de 150 kilomètres, l’artiste française Jeanne Vicerial poursuit ses expérimentations autour de la pratique du « tricotissage », qu’elle a elle-même développée. Après ses « Armors », d’inquiétantes guerrières cuirassées de fils noirs, la plasticienne dévoile à la galerie Templon, à Paris, de nouvelles sculptures textiles tout aussi impressionnantes.
Intitulée « Nymphose », cette exposition, imprégnée d’une aura mystique, explore le thème de la métamorphose. De multiples tresses, cordons et lianes s’entremêlent pour donner vie à des artefacts géants : des nymphes mi-végétales, mi-animales, comme capturées dans leur mue. La présence de ces mystérieuses figures féminines, parfois inquiétantes, quasi fantomatiques, saisit le spectateur.
Leurs entrailles, percées de sculptures réalisées en cuivre et laiton doré à l’or fin, interpellent le regard au milieu de ces dédales de fils noir de jais. L’artiste a également convoqué la figure du gisant, motif central de l’art funéraire médiéval. Des œuvres textiles qui explorent la crainte du passage du temps, mais aussi la possibilité de renaître à chaque instant.
« Nymphose », galerie Templon, 30, rue Beaubourg, Paris 3e, jusqu’au 19 juillet.