Le flamenco s’offre des pages chorégraphiques percutantes dans le cadre de la 23e Biennale de danse du Val-de-Marne. Parmi une vingtaine de spectacles éclectiques, distribués dans une trentaine de villes jusqu’au 11 avril, une série de pièces, nichées au cœur de la programmation, met en avant un art enraciné dans la tradition, dont les ondes rageuses colonisent les scènes contemporaines.
« C’est le hasard des rencontres qui a fait apparaître cette série sous influence flamenca, explique Sandra Neuveut, directrice de la manifestation. J’ai découvert Pol Jiménez et La Chachi, qui ont digéré la tradition et ouvrent des espaces d’innovation. Cette danse, trop souvent réduite à des stéréotypes, a éclaté. Elle est surtout au cœur d’un imaginaire de la conciliation porté par des corps de combat qu’il est important de montrer aujourd’hui. »
Ce corps de combat est au rendez-vous dans Fugaces, d’Aina Alegre, à l’affiche jusqu’au 22 mars à la Maison des arts de Créteil, puis à Corbeil-Essonnes (Essonne), le 25. Avec sept interprètes, la codirectrice, avec Yannick Hugron, du Centre chorégraphique national de Grenoble, relance la question du souffle au cœur de son travail. Pour ce nouvel opus, qui marche dans les traces pétaradantes de This Is Not (An Act of Love & Resistance) (2022), elle convoque la figure de la danseuse flamenca Carmen Amaya (1913-1963), sidérante artiste qui s’appropria la technique du zapateado réservé aux hommes et fut l’une des premières femmes à endosser le vestiaire masculin.
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