Dans l’attente d’une officialisation du casting gouvernemental, alors même qu’aucune fumée blanche ne s’est échappée de Matignon, les oppositions critiquent l’ébauche de gouvernement, présentée jeudi 19 septembre au soir, qui ferait la part belle au parti Les Républicains (LR) et au camp présidentiel.
Une composition dénoncée par le Nouveau Front populaire (NFP), alors même que l’alliance de la gauche est arrivée en tête du second tour des législatives. D’autant plus que, pour l’instant, aucune personnalité du NFP n’y figure.
« En France, sous Macron, ce sont tous les battus des dernières élections qui vont composer le gouvernement », a fustigé, jeudi 19 septembre, sur X, le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, avant d’appeler à manifester, samedi, « partout en France contre la plus grande arnaque de la Ve République ». « Emmanuel Macron perd sévèrement les élections européennes puis les législatives, a abondé Arthur Delaporte, député (Parti socialiste) du Calvados. Allié avec la droite la plus rance, son parti récupérerait la moitié des ministres de plein exercice. Quel mépris des urnes ! »
Jeudi après-midi, Eric Coquerel, président (LFI) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a, lui aussi, déploré un casting sans « le NFP, qui est la principale coalition à l’Assemblée, et le RN [Rassemblement national], qui compte quand même certaines troupes, mais avec les minorités qui ont été battues aux dernières élections. » Avant de prévenir : « Avec un gouvernement de macroniste et de LR, je pense que le débat budgétaire va rapidement montrer une implosion. »
« Parti unique »
De son côté, le RN s’est contenté de moquer cet alliage pressenti, en le présentant comme une émanation du « parti unique ». Soit les forces politiques accusées par le président du RN, Jordan Bardella, d’avoir noué une alliance « contre-nature » lors des dernières législatives pour empêcher l’extrême droite d’obtenir la majorité.
« Rien ne change ! L’alibi [Bruno] Retailleau [sénateur (LR) de la Vendée, annoncé ministre de l’intérieur] n’est que le cache-sexe de la continuité du pouvoir, a tancé, sur X, la députée (RN) de l’Hérault Stéphanie Galzy. Ce même pouvoir qui a fait tant de mal au peuple français. »
Des noms publiés pour intégrer le prochain gouvernement, Marine Le Pen retiendra surtout l’absence des sortants Gérald Darmanin (intérieur) et Eric Dupond-Moretti (justice), et celle du président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand : trois hommes jugés par le RN « irrespectueux » de ses électeurs par le passé. Leur nomination « nous poserait d’immenses problèmes », avait prévenu Mme Le Pen, le 18 septembre dans Le Parisien. Le fait qu’ils ne soient pas au casting écarte a priori tout risque de censure préalable du RN sur la seule base de la composition du gouvernement.
Il vous reste 11.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.