Douze millions d’élèves français ont fait leur rentrée scolaire le lundi 2 septembre 2024.
Depuis cette date, plusieurs villes et communes en France sanctionnent les parents qui arrivent en retard pour récupérer leur enfant.
Cette pénalité financière n’est pas systématique et devient effective dans certains cas bien précis.
Au cours de l’été 2024, plusieurs vidéos sur le réseau social TikTok ont relayé une prétendue loi sanctionnant les parents d’une amende de 135 euros en cas d’absence de leur enfant le jour de la rentrée et de retard les jours suivants. Il s’agit d’une fake news, car aucune loi n’a été votée pour imposer ce genre de sanctions. En revanche, les établissements scolaires se réservent le droit de mettre en place une pénalité financière pour éviter les abus.
En quoi consiste cette amende dont peuvent écoper les parents ?
Plusieurs établissements scolaires situés dans de grandes villes comme Strasbourg, Lille, Bordeaux, Marseille et Toulouse, ainsi que dans des communes telles qu’Armentières dans le Nord, Morlaàs dans les Pyrénées ou Moreuil dans la Somme, ont décidé de toucher les parents au porte-monnaie. Face aux retards répétés des parents à l’école ou au CLAE (Centres de Loisirs Associés à l’École), ces sanctions apparaissent comme une dissuasion.
Depuis la rentrée de septembre, la ville de Toulouse a mis en place une amende de 30 euros en cas de retard, afin de compléter les salaires des animateurs contraints de rester plus tard pour garder les enfants. Selon la municipalité, cette mesure répond aux 8000 retards comptabilisés par an.
Une sanction dissuasive pour éviter les retards importants
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, explique sur BFMTV, que l’objectif vise à changer les comportements de certaines familles. Il affirme que cette mesure ne s’applique pas aux légers retards de cinq minutes, mais aux parents de « mauvaise foi ou ceux qui sont je-m’en-foutiste« , n’hésitant pas à arriver une heure et demie après la fermeture de la garderie. Un premier retard ne donnera pas lieu à une sanction financière. En revanche, les parents pourront écoper d’une verbalisation après réception par courrier de plusieurs avertissements.
Sur RMC, Éric Pinot, président départemental de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves, estime que cette mesure, injuste et sûrement inefficace, vise surtout les parents en situation de précarité, notamment les familles monoparentales, qui n’ont pas les moyens de payer quelqu’un pour aller chercher les enfants à l’école.
D’autres approches sont exploitées, spécifiquement par les petites communes. Comme le relaie La Voix du Nord, la municipalité de Morlaàs dans les Pyrénées, fait payer cinq euros le premier retard, puis quinze euros les suivants, afin que les familles régulièrement en retard changent leurs habitudes. Le Courrier Picard relate que la municipalité de Moreuil dans la Somme applique une sanction graduée : cinq euros les quinze minutes de retard, dix euros la demi-heure et 50 euros une heure.