Les pluies des derniers jours ont enfin accordé un répit aux rivières, aux nappes et aux sols. Et, en cette rentrée, des préfectures, comme celles de la Corrèze ou de l’Yonne, ont décidé d’assouplir les restrictions d’usage de l’eau à la suite des remontées « significatives » des débits des cours d’eau. Environ 80 départements restent toutefois soumis, pour tout ou partie, à des restrictions d’usage de la ressource. Après un été marqué par deux canicules exceptionnelles, l’état des réserves hydriques reste fragile, notamment pour les nappes, qui représentent les deux tiers de l’approvisionnement en eau potable de la France.
Dans son bilan publié le 8 septembre, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) indique que, si 33 % des points de son réseau d’observation atteignent des niveaux supérieurs aux normales mensuelles, 38 % des nappes suivies ont un remplissage inférieur à la moyenne. Leur état a suscité l’inquiétude cet été sur une large partie de la France : fin août, jusqu’à 43 % du territoire a été placé sous restrictions pour les prélèvements dans les eaux souterraines, certains points affichant des niveaux bas voire très bas, par exemple dans le Limousin.
La situation peut surprendre : en matière de précipitations, l’année hydrologique (qui s’étend de septembre à août) a été proche de la normale, et les réserves du sous-sol ont bénéficié d’une recharge jugée globalement satisfaisante au sortir de l’hiver par le BRGM. L’organisme chargé de la gestion du sol et du sous-sol alertait toutefois déjà sur une baisse du niveau des nappes les plus « réactives » dès février, c’est-à-dire les plus sensibles au manque de précipitations, dans le quart nord-est du pays. Le manque de pluie s’est ensuite généralisé. Les températures élevées contribuent au développement de la végétation et, également, accroissent les besoins en eau des plantes, au détriment de l’infiltration des pluies en profondeur.
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