Les autorités américaines ont appelé mercredi 9 avril à l’abandon des poursuites contre Henrry Josue Villatoro Santos, un Salvadorien de 24 ans que l’administration Trump avait présenté comme l’un des principaux dirigeants du gang MS-13 sur la côte est.
Fin mars, Villatoro Santos avait été accusé de possession illégale d’arme à feu par un immigré en situation irrégulière. Un tribunal fédéral de Virginie avait ordonné son maintien en détention jusqu’à une audience prévue le 1er avril. Cependant, mercredi, les procureurs ont déposé une requête d’une page demandant le classement de l’affaire, sans fournir de détails sur ce revirement.
Lors de son arrestation le 27 mars à Dale City, en Virginie, une équipe conjointe d’agents du FBI, de la police du comté de Prince William, de l’ATF (le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et explosifs), de l’ICE (la police de l’immigration) et de la police de l’Etat de Virginie a découvert plusieurs armes à feu, des munitions et deux silencieux dans la chambre de Villatoro Santos.
Risques d’expulsion rapide au Salvador
Dans un communiqué, la ministre de la justice Pam Bondi a qualifié Villatoro Santos de « terroriste » et a affirmé qu’il ferait l’objet d’une procédure d’expulsion imminente. Fin mars, le directeur du FBI Kash Patel s’était félicité de l’arrestation de « l’un des principaux dirigeants du MS-13 », lors d’une conférence de presse conjointe avec Pam Bondi. Le gouvernement a « fait du bon boulot en capturant un chef du MS-13 – c’est un gros coup ! », avait aussi salué Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.
L’avocat de Villatoro Santos, Muhammad Elsayed, a exprimé des inquiétudes quant à une éventuelle expulsion rapide de son client vers le Salvador, où il risquerait d’être immédiatement incarcéré sans possibilité de contester son renvoi. Elsayed a demandé au tribunal de retarder le classement de l’affaire pour éviter une déportation précipitée.
Cette décision intervient alors que l’administration Trump intensifie ses efforts pour expulser rapidement les membres présumés de gangs. Mi-mars, le président Donald Trump avait invoqué une loi datant du XVIIIe siècle pour expulser plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua vers le Salvador, où ils ont été incarcérés dans une prison de haute sécurité.
Mercredi, deux juges fédéraux, au Texas et à New York, ont bloqué temporairement les expulsions d’étrangers en vertu de cette loi d’exception, contestée par plusieurs avocats et défenseurs des droits humains.