On a beau s’y attendre, la beauté vous saisit : ainsi, l’ancien domaine agricole de l’abbaye de Marmoutier, sur la commune de Parçay-Meslay (Indre-et-Loire), dont seule (ou presque) la grange à bestiaux a été conservée. Soixante mètres de long sur 25 mètres de large, une sublime charpente du XIIIe siècle en cœur de chêne soutenue par 13 travées : sa découverte par le pianiste Sviatoslav Richter (1915-1997) fut un tel choc (elle était encore pleine de foin), qu’il décida, en 1964, d’y fonder un festival.
Repris par René Martin après la disparition du grand musicien, le Festival de la Grange de Meslay, dont la 61e édition se tient jusqu’au dimanche 22 juin, accueille artistes internationaux et jeunes talents, fidèle à l’esprit d’excellence qui vit défiler, en six décennies, un véritable catalogue de l’histoire de l’interprétation de la musique.
Richter aimait à donner des concerts dès 11 heures du matin, et la tradition s’en est perpétuée. « Il y a une très belle atmosphère, une lumière paisible, c’est une heure où il osait des répertoires très audacieux », remarquait René Martin, en 2022, lors d’une présentation d’un concert du pianiste canadien Marc-André Hamelin.
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