Chaque lundi matin, Yveline Prouvost, professeure d’histoire-géographie à Roubaix (Nord), commence la semaine par une revue d’actualité avec ses élèves de 1re en spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP). « Madame, ça va être la guerre ? » ; « Est-ce que vous avez vu la vidéo générée par intelligence artificielle [du président des Etats-Unis] Donald Trump buvant un verre à Gaza ? » Ces lycéens commentent les événements récents et attendent des éclairages de leur enseignante, singulièrement depuis le début du second mandat de Donald Trump, le 20 janvier. « La difficulté est de leur apporter des éléments dans un contexte mouvant et complexe, sans ajouter de l’inquiétude », observe Yveline Prouvost.
Comme à chaque crise géopolitique, les professeurs d’histoire-géographie font face aux questions de leurs élèves. De l’avis des enseignants interrogés, elles sont moins nombreuses qu’après l’attaque terroriste du Hamas palestinien contre Israël du 7 octobre 2023 ou que lors du déclenchement de la guerre en Ukraine, en 2022. Mais, en classe de 3e comme en terminale, les bouleversements en cours percutent le programme – centré respectivement sur « le monde depuis 1945 » et « les relations entre les puissances et l’opposition des modèles politiques, des années 1930 à nos jours » –, et poussent les enseignants à faire des ponts entre passé et présent.
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