Après leur élection lors des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, les députés du Rassemblement national (RN) préparent leur retour à l’Assemblée nationale. Malgré un groupe gonflé, passant de 88 à 126 députés, la rentrée a un goût amer pour les élus d’extrême droite, qui espéraient la majorité absolue. Et pour Jordan Bardella qui s’est un temps vu premier ministre, bénéficiant de la préparation du parti.
Gilles Pennelle, alors directeur général du RN, avait été chargé, avec le « plan Matignon », de rechercher des candidats fiables afin d’être prêt pour d’éventuelles élections législatives anticipées. Mais le 7 juillet, le soir des résultats, le parti se retrouve relégué au troisième rang, derrière le Nouveau Front populaire et la coalition présidentielle, après une campagne plombée par les propos racistes, homophobes, antisémites ou xénophobes de plusieurs dizaines de candidats. La conquête de Matignon est un échec, Gilles Pennelle démissionne le 8 juillet.
Derrière cette rentrée, s’en cache une autre. Dans les pas des députés menés par Marine Le Pen, plus de 250 collaborateurs entrent au palais Bourbon. Moins exposés que les élus, plusieurs se sont tout de même fait remarquer pendant la campagne. Et malgré les polémiques, des profils sulfureux conservent la confiance du parti, à l’image d’Andrea Orabona. Epinglé par la presse pour avoir « liké » sur Facebook un « hommage au maréchal Pétain » et une page « Front patriotes » qui célèbre le suprémacisme blanc, il reste le collaborateur parlementaire de Lionel Tivoli (Alpes-Maritimes).
Symbole nazi et soutien à la Russie
Autre affaire dans le Pas-de-Calais : pendant le conseil municipal de Boulogne-sur-Mer du 19 juin, le maire socialiste Frédéric Cuvillier révèle le pseudo qu’utilise le conseiller municipal d’opposition Thomas Pamart (RN) sur les réseaux sociaux : « Schwarze Sonne ». Une référence à l’une des chansons du groupe de metal allemand E Nomine, se défend l’élu d’extrême droite dans La Voix du Nord. Mais également le nom allemand du symbole nazi du soleil noir. Peu importe, le néodéputé RN Antoine Golliot (Pas-de-Calais) l’a recruté dans son équipe dès son élection, alors qu’il était déjà son suppléant pour ces élections législatives.
Par ailleurs, si Marine Le Pen a pris ses distances avec le pouvoir russe depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette rupture semble plus floue pour plusieurs assistants parlementaires. Pascal Erre, collaborateur de la députée RN Laurence Robert-Dehault (Haute-Marne) depuis 2022 et conseiller municipal de Vitry-le-François (Marne), partage sur son compte Facebook des fausses informations sur la guerre en Ukraine et des articles de propagande russe, provenant notamment du site Internet donbass-insider.com, enregistré à Moscou. De son côté, Luc Le Garsmeur, qui travaille pour le député RN Christophe Bentz (Haute-Marne), demandait sur X, quatre jours après l’invasion de l’Ukraine, la reconnaissance de la Crimée russe, et réclamait un référendum pour l’annexion des régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk.
Il vous reste 58.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.