« Ils en ont tué un autre », soupire Adrian Meza, l’ancien recteur de l’université Paulo Freire de Managua, au Nicaragua, avant de s’exiler au Costa Rica en 2022. Le 19 juin, un jeune homme se faisant passer pour un livreur s’est présenté au domicile de Roberto Samcam, à San José, la capitale du Costa Rica, et l’a froidement assassiné de huit balles dans le corps. Cet ancien militaire nicaraguayen, exilé depuis 2018, était l’un des opposants les plus actifs du régime en place dans son pays, « coprésidé » d’une main de fer par les époux Daniel Ortega et Rosario Murillo.
Selon l’enquête du journaliste nicaraguayen Wilfredo Miranda, lui aussi réfugié au Costa Rica, le crime a été perpétré par des cellules du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), le bras armé du régime d’Ortega, présentes au Costa Rica. Le Groupe d’experts des droits de l’homme sur le Nicaragua de l’ONU a fermement condamné l’assassinat de Roberto Samcam et exprimé sa « profonde inquiétude vis-à-vis de la sécurité des Nicaraguayens exilés dans le monde », victimes de la « répression transnationale » orchestrée depuis Managua. Avant Roberto Samcam, l’opposant Joao Maldonado et sa femme, Nadia Robleto, ont été victimes de deux tentatives d’assassinat par balles, en 2021 et en 2024 au Costa Rica, auxquelles ils ont survécu par miracle ; l’opposant Rodolfo Rojas a été assassiné dans ce pays en juin 2022, puis Jaime Ortega a connu le même sort, en 2023.
Il vous reste 77.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.