- Alors que les vacances ont débuté pour bon nombre de salariés, une étude d’OpinionWay montre que 40% d’entre eux sont contactés pour le travail pendant leur pause estivale.
- Cela concerne principalement les jeunes de moins de 35 ans et les non-cadres.
On pourrait penser que les vacances riment avec baisse d’activité. Apparemment, ce n’est pas toujours le cas. Au travers de deux études* menées en 2023 et en 2025 par OpinionWay pour Factorial, une plateforme de gestion pour les entreprises, il s’avère qu’en deux ans, la frontière entre vie professionnelle et vacances s’est estompée pour les employés de bureau, malgré des efforts d’organisation et de digitalisation.
Le phénomène de « tracance »
Même si en 2025, 66% des salariés estiment que la charge de travail reste stable pendant l’été (contre 55% en 2023), une fois en congés, les salariés ont toujours du mal à déconnecter. Il y a deux ans, ils étaient 32% à être contactés pour le travail durant leurs congés : aujourd’hui, ils sont 40%. Cela concerne même 1 salarié sur 2 chez les moins de 35 ans, contre 22% des plus de 50 ans en 2025. Pourquoi est-il si difficile de couper le fil de part et d’autre ? C’est le phénomène de « tracance » (entendez « télétravail sur son lieu de vacances »), développé après la pandémie de Covid 19 qui est pointé du doigt, brouillant la frontière entre le boulot et les vacances. En 2023, 27% des répondants pratiquaient ce mode de travail tout en profitant de leur lieu de villégiature. Deux ans plus tard, la pratique semble s’être davantage démocratisée et ce chiffre est monté à 35%.
Et même si 69% des salariés estiment que leur entreprise s’est dotée d’une politique claire (soit 8 points de plus qu’il y a deux ans) pour encadrer les pratiques, un tiers d’entre eux sont encore dans un flou organisationnel à ce sujet, ce qui génère stress et déséquilibres dans les équipes. Cependant, pour Joris Parisot, manager chez Factorial, « une vraie coupure avec le travail n’est pas un luxe, mais une nécessité pour préserver
la santé mentale
, la motivation et l’engagement des équipes. Les entreprises qui encouragent la déconnexion estivale constatent non seulement une meilleure qualité de vie au travail, mais aussi un retour plus dynamique et créatif de leurs collaborateurs à la rentrée »
, affirme-t-il.
Des outils de gestion inadaptés
Comment garantir cette déconnexion ? Si les outils numériques constituent un levier important pour encadrer cette période à risque, une partie non négligeable de salariés de bureau (27%) estime que les outils de planification ne sont pas adaptés à la gestion des congés. De même, 44% déclarent qu’ils continuent de subir une forme d’hyper-connexion, sans outils spécifiques pour protéger leur repos. Ce phénomène touche particulièrement les jeunes salariés de moins de 35 ans et les non-cadres, qui restent les plus exposés à l’hyper-connexion et rencontrent davantage de difficultés à décrocher. Par ailleurs, les petites entreprises accusent un certain retard en la matière : seuls 56% des salariés de TPE déclarent bénéficier d’une politique claire de déconnexion, contre 73% dans les PME.
Paradoxalement, malgré ce fil rouge qui retient les salariés, il semble difficile pour eux de reprendre le rythme. Si en 2023 ils étaient 59% à être confrontés à cette problématique, ils sont aujourd’hui 64% à avoir du mal à se remettre au travail.
* La première étude a été réalisée en juillet 2023 par OpinionWay pour Factorial auprès de 1.027 employés de bureau, issu d’un échantillon représentatif de 1.546 salariés français âgés de 18 ans et plus. La seconde étude a été réalisée entre juin et juillet 2025 par le même organisme auprès de 1.061 employés de bureau, issu d’un échantillon représentatif de 1.600 salariés français âgés de 18 ans et plus. Ces deux échantillons ont été interrogés par questionnaire auto-administré en ligne selon la méthode des quotas.