L’indignation de la communauté scientifique américaine ne retombe pas. Depuis la publication, le 29 juillet, d’un rapport du ministère de l’énergie américain sur « les impacts des émissions de gaz à effet de serre sur le climat des Etats-Unis », de nombreux chercheurs dénoncent l’accumulation d’erreurs, d’omissions et de falsifications qui émaillent selon eux les 150 pages de ce texte.
Celui-ci, commandé en mars par le secrétaire à l’énergie, Chris Wright, un ancien dirigeant d’entreprises d’exploitation de gaz de schiste, vise à nier ou à euphémiser les risques encourus par les Etats-Unis du fait du changement climatique. « Le réchauffement est un défi, pas une catastrophe », résume M. Wright en préambule. Selon nos informations, la communauté des sciences du climat prépare une réfutation collective du texte, pour l’heure encore théoriquement ouvert aux commentaires.
La publication du rapport est intervenue quelques heures après que Lee Zeldin, l’administrateur de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), a annoncé sa volonté de révoquer le « Constat de mise en danger » (Endangerment Finding) qu’elle avait établi en 2009, consécutivement à un arrêt rendu par la Cour suprême des Etats-Unis, qui enjoignait à l’agence de réguler les gaz à effet de serre. Ce « Constat de mise en danger » est un ensemble de faits scientifiques caractérisant les risques du réchauffement pour la population américaine ; il forme le fondement juridique de la faculté de l’EPA à réguler les gaz à effet de serre.
Il vous reste 80.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.