S’il y a encore des êtres humains dans quelques siècles et s’ils se demandent quand leurs aïeux ont fini par comprendre qu’ils détruisaient la planète et la vie, ils n’auront qu’à se reporter à l’œuvre de Gloria Friedmann. Ils y trouveront la sculpture d’une femme grandeur nature portant à bout de bras, devant son ventre, une Terre trop lourde pour elle et qu’elle ne peut que laisser choir. L’allégorie est claire, comme l’est, tout à côté, celle qui s’inscrit dans une suite d’ammonites fossiles que l’artiste a changées en horloges. L’aiguille du présent tourne bien trop vite, et l’opposition entre sa vitesse et les centaines de milliers d’années du temps géologique est flagrante.
Ces deux œuvres introduisent à l’exposition de Friedmann dans l’immense espace de la galerie Ceysson & Bénétière, à Koerich, au Luxembourg, géométrie orthogonale, murs blancs et grandes vitres : un lieu moderne pour des œuvres qui mettent en cause l’idée de modernité. Etant donné les dimensions du lieu, l’artiste a pu y rassembler des pièces anciennes de deux ou trois décennies et d’autres très récentes.
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