Les « passoires énergétiques » se vendent plus rapidement que des biens qui ont une meilleure note de DPE.
Grâce aux aides, les acheteurs sont moins frileux à investir dans des lieux où il y a potentiellement des travaux à réaliser.
Les propriétaires sont quant à eux incités à vendre, alors que la location des biens F ou G sera interdite à partir de janvier prochain.
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LE WE 20H
Les « passoires énergétiques » trouvent preneurs. Sur le marché immobilier, ce sont ces logements les moins bien isolés qui se vendent aujourd’hui le mieux. Conséquence de la législation qui interdit à partir du 1er janvier 2025 la location des biens classés F ou G. Les propriétaires sont obligés de vendre, souvent à des prix réduits.
Des ventes plus rapides
Exemple d’une propriété du XIXe siècle de 160 m², située dans le Sud-Ouest, à une heure de Bayonne, visitée par TF1 dans le reportage en tête de cet article. « La maison est classée E par manque d’isolation par rapport aux fenêtres ; il manque du double vitrage, par rapport à l’isolation, surtout dans les combles et par rapport au chauffage. La maison serait classée un peu plus haute si la chaudière était un peu plus récente », explique Jordi Sousa, qui présente le bien.
Malgré ces défauts, en moins d’une semaine, la propriété a été vendue. Car cette mauvaise isolation a considérablement fait baisser son prix. « Cette maison a été vendue 190.000 euros. Si elle avait été classée A ou B, elle aurait été vendue à peu près dans les 270 à 280.000 euros », estime l’agent immobilier.
Désormais, les « passoires énergétiques » se vendent en moyenne en deux mois au lieu de trois pour une propriété mieux notée. Leur prix est particulièrement attractif donc intéressant pour un premier achat. « On a eu un bien ancien, avec du caché, qu’on a pu rénover comme on le souhaitait. C’est un bien que j’ai payé moins cher, c’est sûr », témoigne une propriétaire. « Quelqu’un qui a le temps, et qui est bricoleur, oui je pense qu’il y a des affaires à faire », estime un autre.
Le mécanisme est simple. Plus la note du diagnostic de performance énergétique ou DPE est mauvaise, plus le prix d’achat est intéressant. En moyenne, il est de 20% moins cher en France pour un bien noté G. À Limoges, Christophe Charron, agent immobilier, vend de plus en plus ce type de logement. Il alerte néanmoins sur le coût des réparations, qui peut être élevé. « Si on achète un bien individuel, on a la totale maitrise de ses travaux. Mais quand on achète un bien en copropriété, on est tenu par l’ensemble de la copropriété. Donc, on ne pourra pas faire ce qu’on veut, on ne pourra pas isoler seul la façade ou la toiture », souligne-t-il par ailleurs.
Autre atout, afin de baisser les coûts d’éventuels travaux, les propriétaires peuvent demander des aides, à l’instar de « Ma prime rénov' ». Ce dispositif permet de prendre en charge jusqu’à 80% du prix des travaux d’isolation. Cette aide explique que les acheteurs sont moins frileux à investir dans des propriétés où l’isolation est basse, voire inexistante.