- Les représentants des filières viticoles espéraient parvenir à un accord avec les États-Unis.
- Les négociations n’ont pas porté leurs fruits, ce qui signifie que les exportations de bouteilles outre-Atlantiques seront concernées par les droits de douane à 15%.
- Malgré la déception, le gouvernement et les associations professionnelles du secteur souhaitent poursuivre leurs efforts pour obtenir une exemption.
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Ils espéraient un dénouement heureux, mais affichent désormais leur « immense déception »
. Les producteurs et exportateurs français de vins ont déploré ce jeudi l’échec des négociations pour exempter leurs produits des 15% de droits de douane américains. Un coup dur, mais les professionnels du secteur continuent de miser sur une poursuite des discussions à l’avenir avec les États-Unis, premier marché de la filière à l’export.
Les États-Unis, marché central pour les exportations de vin
Président de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), Gabriel Picard a partagé son « immense déception »
. Il explique ainsi avoir « travaillé énormément »
avec ses confrères pour obtenir une exemption qui était jugée « à portée de main »
. Conséquence de cet échec, « nous avons la certitude que cela entraînera de grosses difficultés pour la filière des vins et spiritueux »
, a-t-il glissé.
Selon le représentant de la FEVS, ces 15% s’ajouteront aux « 15% d’effets de change que la filière observe déjà »
en exportant aux États-Unis, son premier marché, du fait de la faiblesse actuelle du dollar par rapport à l’euro. En 2024, l’UE a exporté pour 8 milliards d’euros d’alcools, dont plus de cinq milliards de vin, aux États-Unis. La France représente environ la moitié de ce marché : 2,4 milliards d’euros de vin et 1,5 milliard de spiritueux ont été écoulés outre-Atlantique (environ 25% de ses exportations).
Dans les rangs du gouvernement, on ne verse pas dans le défaitisme. « La défense de nos secteurs à l’export reste notre priorité. L’accord laisse ouverte la possibilité d’exemptions additionnelles, nous y travaillerons »
, a réagi le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.
La situation ne peut en rester là. « Ce point n’est d’ailleurs pas clos »
, a renchéri la ministre française de l’Agriculture Annie Genevard dans un message sur X dans la soirée. Dénonçant un accord « déséquilibré »
, elle a demandé « instamment »
aux négociateurs européens de faire de ce sujet une priorité de leurs prochains échanges avec les autorités américaines, et attend en outre « des mesures européennes fortes pour soutenir les producteurs »
.
Gabriel Picard, qui a salué l’engagement de la Commission européenne et de la France auprès de la filière, espère que « ce n’est pas la fin de l’histoire »
. Le chef de file de la FEVS estime qu’il y a « encore des portes ouvertes pour négocier (…) des exemptions ou des aménagements (…) on a encore un fil de discussion ouvert, ça ne va pas changer le très court terme, mais on espère que ça pourra changer le moyen terme ».