Rendez-vous a été pris à la table d’une boulangerie située dans l’entrée d’un grand magasin de bricolage. A quelques ronds-points de là, au milieu des champs de l’Oise, les avions bleu et jaune d’une célèbre compagnie low cost s’élancent de l’unique piste de l’aéroport Paris-Beauvais. Sur une tablette, Vincent Godin décrit les trajectoires des décollages et des atterrissages, l’augmentation du trafic, les jours de pics au moment des ponts et des départs estivaux… Autant de données compilées sur un site qu’il a lui-même créé.
« On ne souhaite pas la fermeture de l’aéroport, mais son plafonnement. Après tout, on subit la pollution et les désagréments au nom des retombées économiques », dénonce cet ingénieur de 40 ans, membre de l’association Adera qui s’oppose aux nuisances de l’infrastructure. Avant de reprendre son vélo, il lâche, un peu dépité : « Depuis toutes ces années, on sait très bien que le développement de l’aéroport va juste augmenter le nombre de passagers qui veulent aller voir la tour Eiffel ou partir en week-end dans les villes européennes. »
Mardi 11 mars, cette association ainsi que Sauvez le Beauvaisis et Notre affaire à tous vont rendre public une nouvelle action en justice. Mi-janvier, ces opposants ont déposé une requête au tribunal administratif d’Amiens contre le nouveau contrat de concession de l’aéroport signé en avril 2024. Dans le mémoire qu’ils ont écrit, ils dénoncent l’augmentation « rapide et inconsidérée » du trafic depuis l’arrivée des compagnies low-cost en 1997. En 1996, 64 000 passagers transitaient sur cette petite infrastructure. En 2024, ils étaient 6 560 000. De 4 200 en 2000, le nombre de mouvements commerciaux est passé à 39 000 en 2024.
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