Par ces temps mauvais, il faut courir au Théâtre de l’Odéon, à Paris, où se joue un spectacle hors norme, dans tous les sens du terme. Souffle de la pensée, puissance théâtrale et politique : L’Esthétique de la résistance, mis en scène par Sylvain Creuzevault, a été salué comme tel par une salle galvanisée, lors de la première parisienne, samedi 1er mars. Adapter au théâtre l’énorme fresque de Peter Weiss (pas loin de 900 pages) était une gageure, que Creuzevault a relevée grâce à un autre défi : travailler avec de jeunes acteurs encore en formation, ceux du Groupe 47 de l’école du Théâtre national de Strasbourg (TNS), mettant ainsi en abyme le parcours initiatique proposé par le livre de Weiss.
Le spectacle, créé en mai 2023, à Strasbourg, avait ensuite été présenté quelques soirs au Printemps des comédiens de Montpellier et à la MC93 de Bobigny. Il durait cinq heures à l’origine et a été resserré sur quatre heures, gagnant ainsi en intensité. La longue série de représentations à l’Odéon (jusqu’au 16 mars) va permettre à un public beaucoup plus large de se confronter à une expérience aussi joyeusement théâtrale, immersive, que nourrissante pour l’esprit.
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