L’Etat s’est engagé financièrement dans le projet de reprise de la papeterie Chapelle Darblay (Seine-Maritime) par le groupe Fibre Excellence, qui aurait capoté – avec ses quelque 200 emplois – sans le soutien de l’exécutif, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès du ministère de l’économie, samedi 7 juin.
Le ministère souligne que ce soutien financier, annoncé à hauteur de 52 millions d’euros, « sera conditionné à la levée de fonds privés que doit désormais engager Fibre Excellence ».
Les maires socialistes de Rouen et de Grand-Couronne, où l’usine est située, ainsi que la CGT ont multiplié les interventions auprès du gouvernement pour faire aboutir ce projet de réindustrialisation et la création de 185 emplois directs.
Ils estimaient nécessaire un prêt de l’Etat de 27 millions d’euros pour boucler le projet, porté par Fibre Excellence, premier producteur français de pâte à papier marchande, qui a acquis le site en 2022 avec la multinationale Veolia. Cette dernière, numéro un mondial de l’eau et des déchets, s’est engagée, de son côté, à « assurer le volet approvisionnement en papiers et cartons recyclés du projet ».
« Un événement décisif »
« Nous sommes extrêmement fiers et soulagés. Ça s’est joué à très peu puisque Fibre Excellence devait sortir du projet mardi si l’Etat n’entrait pas au capital », a réagi samedi Julien Sénécal, syndicaliste de la CGT et ancien secrétaire du CSE de Chapelle Darblay.
« Il manque désormais un financement privé à hauteur de 160 millions d’euros, mais c’est nettement plus facile à obtenir auprès des banques lorsque l’Etat est au capital. C’est un événement décisif et la fin d’un combat de plus de six ans », s’est-il réjoui. Selon M. Sénécal, la remise en activité du site aura lieu « à l’horizon 2028 ».
« L’Etat s’engage, avec les élus locaux, pour le projet d’usine à Chapelle Darblay. Ce projet d’usine est soutenu de longue date par le territoire et les salariés. Les soutiens publics de l’Etat et de la métropole de Rouen doivent désormais permettre à Fibre Excellence de lancer le projet », a déclaré Marc Ferracci, le ministre de l’industrie, cité par Bercy. « Le travail porte ses fruits ! », s’est félicité sur X le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, remerciant M. Ferracci.