Parler à un patron de banque européenne du projet d’euro numérique de la Banque centrale européenne (BCE), c’est prendre le risque de le mettre de mauvaise humeur. « Quand les banquiers centraux deviennent des croisés, je me méfie ! », dit l’un d’eux. De son côté, le président du Crédit mutuel Alliance fédérale, Daniel Baal, qui préside pour un an la Fédération bancaire française, ne manque pas une occasion de dénoncer « une solution qui cherche son problème », un « non-sens » et une « gabegie ».
Ces critiques visent un projet qui, à en croire la BCE, ne constitue pourtant qu’une adaptation logique de la stratégie et des moyens de la Banque centrale à l’évolution des technologies, des marchés financiers et des paiements. « La version numérique du cash », résumait la présidente de l’institution, Christine Lagarde, lors d’une conférence de presse en mars.
Cette nouvelle forme de la monnaie unique, si elle voit le jour, permettra de payer ses achats par l’intermédiaire de son téléphone portable ou tout autre terminal électronique, avec les mêmes garanties de confidentialité que pour un paiement en pièces et billets, en « répliquant les dispositifs de respect de la vie privée de l’argent liquide », comme le résume la BCE.
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