Sur le papier, l’Union européenne (UE) utilise le commerce pour promouvoir la justice sociale et le respect des droits humains. Ses accords de libre-échange, par exemple, comportent des clauses les soutenant.
La pratique semble pourtant aller dans le sens opposé. Selon un post de blog de la Banque centrale européenne, publié mardi 8 juillet, « depuis vingt-cinq ans, les partenaires commerciaux de l’UE sont devenus de moins en moins démocratiques ». Pour le prouver, deux de ses chercheurs, Claudia Marchini et Alexander Popov, ont pris l’indice de démocratie libérale calculé par l’institut Varieties of Democracy (V-Dem), et l’ont pondéré avec les échanges commerciaux réalisés par les quinze pays qui étaient membres de l’UE en 1985, afin de pouvoir remonter loin en arrière. Leur calcul donne un indice démocratique pondéré par le commerce européen, surnommé DWTI dans son acronyme anglais (« democracy-weighted trade index »).
Le résultat indique une vraie amélioration entre 1985 et 1998 − l’indice passe de 0,45 à presque 0,6 −, avant d’enregistrer un recul graduel depuis le tournant du millénaire, pour se retrouver à un peu plus de 0,4 en 2022. Depuis, les sanctions contre la Russie, qui ont fortement réduit les importations en provenance de ce pays, ont permis à l’indice de se redresser légèrement, à 0,45 environ. « Clairement, malgré des engagements spécifiques, la qualité démocratique du commerce de l’UE en a pris un coup », concluent les deux chercheurs.
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