Cemil Önal, 41 ans, a été abattu dans l’après-midi du jeudi 1er mai à la terrasse très fréquentée d’un hôtel de Rijswijk, dans la banlieue du sud-est de La Haye. Un homme habillé de noir s’est, selon des témoins, calmement dirigé vers lui pour l’abattre de plusieurs balles avant de prendre la fuite. Cemil Önal avait, auparavant, été incarcéré durant seize mois à la prison d’Alphen aan den Rijn, en Hollande-Méridionale, à la demande des autorités turques qui l’accusaient d’être l’instigateur de la liquidation du chef de la mafia chypriote turque Halil Falyali et de son chauffeur, en 2022.
Il aurait été à la fois le garde du corps et le comptable de ce mafieux qui, a-t-il dit, lui enjoignait de verser de l’argent à des personnalités liées à l’AKP, le Parti de la justice et du développement, au pouvoir en Turquie, et aux dirigeants nationalistes de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), sous embargo international et reconnue uniquement par Ankara. Il a évoqué des montants mensuels de 15 millions de dollars.
Ankara a réclamé son extradition en 2023, mesure qu’il combattait en niant toute implication dans le double meurtre et en affirmant qu’il n’aurait pas droit à un procès équitable s’il était jugé dans son pays. Il avait dès lors introduit une demande d’asile aux Pays-Bas, rejetée une première fois en mars 2024, et une deuxième fois en octobre de la même année. Le ministre de la justice n’avait toutefois pas encore décidé de l’extrader.
Il vous reste 77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.