Michel Barnier muscle son cabinet. L’ancien député européen Les Républicains (LR), Arnaud Danjean, 53 ans, occupe depuis le 9 septembre le poste de conseiller spécial auprès du nouveau premier ministre. Si les deux hommes ne sont pas intimes, ce spécialiste des questions de défense (marié à une Serbe, il a effectué plusieurs missions dans les Balkans pour la direction générale de la sécurité extérieure, à la fin des années 1990) a déjà travaillé au cabinet de Michel Barnier, en 2005, lorsque ce dernier dirigeait le Quai d’Orsay. Le nouveau locataire de Matignon a appelé, dès le lendemain matin de sa nomination, le 5 septembre, celui qui a siégé au Parlement européen pendant quinze ans (2009-2024).
« Le premier ministre me demande de lui apporter, sur tous les sujets qu’il juge utiles, une appréciation politique et personnelle dont il fera ce qu’il veut, mais qui repose sur une confiance éprouvée depuis plus de vingt ans », affirme Arnaud Danjean, dans une interview au Figaro, publiée dimanche 15 septembre. Il conseille notamment le premier ministre, depuis son arrivée, sur les nominations relevant du domaine régalien. Doté d’un beau carnet d’adresses européen, il devrait prendre en charge la diplomatie européenne de l’ancien négociateur du Brexit.
Après quinze années passées au Parlement européen, où il s’est lié d’amitié avec François-Xavier Bellamy (LR) et Raphaël Glucksmann (Place publique), Arnaud Danjean avait annoncé, au début de l’été, son intention de quitter la vie politique. Le premier ministre lui a proposé, ces derniers jours, le ministère des armées, que l’officier de réserve a refusé, plaidant pour le maintien du ministre démissionnaire Sébastien Lecornu. Il s’est finalement laissé convaincre, « par loyauté », d’occuper le rôle de conseiller spécial. « On ne peut pas se défiler quand il s’agit de servir l’intérêt du pays, surtout dans une situation aussi difficile », se justifie-t-il.
Peu amène à l’égard du chef de l’Etat
L’ancien élu bourguignon, rival du socialiste Arnaud Montebourg aux élections législatives de 2007, en Saône-et-Loire, d’où il est originaire et où il vit actuellement, met en avant son « ancrage très provincial » qui permettra au premier ministre de ne pas être « prisonnier d’un prisme parisien parfois excessif chez les responsables politiques ». « Il est très important pour lui d’avoir quelqu’un à l’écoute du terrain », ajoute-t-il.
Arnaud Danjean avait déjà refusé, en 2017, le poste de ministre des armées, que lui proposait Emmanuel Macron. Peu amène à l’égard du chef de l’Etat depuis cette date, il critiquait, en février, la stratégie de ce dernier face à Vladimir Poutine, qui manque selon lui de « subtilité ».
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