Le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé, jeudi 4 juillet, Mélanie Boulanger, ex-maire de la petite ville de Canteleu (Seine-Maritime), des poursuites pour complicité de trafic de stupéfiants. Si le tribunal a noté un « affaiblissement des garde-fous déontologiques » de l’élue socialiste de 47 ans, il a en revanche considéré qu’il n’y avait dans le dossier aucun « acte positif » susceptible de caractériser une complicité.
Mélanie Boulanger démentait avoir favorisé les affaires du clan Meziani, la famille qui tient d’une main de fer le trafic de drogues de sa ville. L’ex-maire socialiste, un de ses adjoints et une quinzaine d’autres personnes, soupçonnées d’avoir participé ou laissé prospérer le narcotrafic dans la commune, étaient poursuivis.
Lundi 24 juin, le parquet avait requis une peine d’un an de prison avec sursis, cinq années d’inégibilité ainsi que 10 000 euros d’amende. Il lui était reproché d’avoir transmis certaines informations aux trafiquants de drogue et d’être intervenue auprès de la police locale. Tout au long du procès, Mélanie Boulanger avait continué de clamer son innocence.
Ce procès, qui s’est tenu de fin mai à fin juin, devait décortiquer l’emprise du trafic de stupéfiants dans une petite ville de province qui génèrerait un chiffre d’affaires annuel de plusieurs millions d’euros.
« La plus terrible épreuve de ma vie »
Mais le tribunal correctionnel s’est heurté à un bloc de silence de la part des prévenus. Peu sont entrés dans le détail et ont décrit la réalité du trafic, tenu selon l’accusation par la famille Meziani. D’autres ont refusé d’être extraits de leur cellule pour se présenter à l’audience.
« Ces trente-deux derniers mois ont été la plus terrible épreuve de ma vie. Il va falloir que je me reconstruise (…) mais en étant reconnue innocente », avait déclaré Mélanie Boulanger à la fin des débats. « Quand les actes d’une édile vont permettre de favoriser l’impunité de trafiquants de stupéfiants, on tombe dans la complicité de trafic de stupéfiants », avait à l’inverse assené la procureure, décrivant un « pacte de non-agression » avec l’organisation criminelle.