- Déployés dans les années 1990-2000, les réseaux 2G et 3G vont disparaître en France d’ici fin 2029.
- L’essentiel de la téléphonie mobile a déjà migré vers les réseaux 4G et 5G plus stables, puissants et sécurisés.
- Néanmoins, de nombreux appareils fonctionnent encore sur les anciens réseaux, notamment les ascenseurs.
Il n’est pas nécessaire d’être claustrophobe pour avoir une petite appréhension chaque fois que l’on met le pied dans un ascenseur. Une panne inopinée vous promet de rester coincé dans la boîte en métal pendant plusieurs heures, le temps de faire intervenir un technicien. Il suffit alors d’appuyer sur le petit bouton jaune marqué d’une cloche pour être mis en relation avec le service de dépannage et de patienter. Or, ces systèmes de communication fonctionnent sur le réseau 2G, bientôt éteint définitivement. Si votre copropriété n’a pas encore engagé les travaux de modernisation, mieux vaut ne pas traîner… et anticiper l’augmentation des charges !
Comment fonctionnent les systèmes d’alarme des ascenseurs ?
Selon Schindler, l’un des leaders du marché français, les ascenseurs sont équipés d’un système de téléalarme relié au service de dépannage de l’installateur, disponible 24h/24 et 7 jours/7. Elle « se compose d’une ligne téléphonique bidirectionnelle »
permettant la communication entre l’usager et le technicien dans les deux sens. Pour éviter de passer par le réseau filaire RTC et privilégier le réseau mobile, elle est équipée d’une passerelle GSM qui fonctionne en 2G. Or, et c’est là que le bât blesse, ce même réseau va être intégralement éteint sur le territoire national à l’horizon 2026 par tous les opérateurs, cédant définitivement la place aux plus performants réseaux 4G/5G. Le réseau 3G subira le même sort d’ici fin 2029. Afin de garantir la sécurité des usagers des ascenseurs et la communication avec les services de dépannage en cas de problème dans la cabine, tous les appareils doivent être modernisés avant la coupure de la 2G.
Pourquoi est-il urgent de moderniser les ascenseurs ?
À ce jour, « plus de 230.000 ascenseurs […] sont encore équipés en téléalarme avec un système 2G »
, explique Alain Meslier, président de la Fédération des ascenseurs, sur RMC. Cela représente plus du tiers des 650.000 appareils installés en France, dont 60% équipent les bâtiments d’habitation. La tâche de modernisation dans un laps de temps aussi court est colossale pour les techniciens, selon le professionnel. Tenir les délais, même à marche forcée, relève de la gageure. Ce sera pourtant indispensable, puisque sans cela, plus personne ne répondra aux appels des usagers coincés dans les ascenseurs en panne. En outre, Schindler met en garde : l’inopérabilité des téléalarmes « pourrait entraîner l’arrêt des ascenseurs, car ils ne seront plus conformes aux normes de sécurité en vigueur. »
L’obligation de sécurité dans les copropriétés (et tous les bâtiments équipés) contraindrait à mettre les appareils hors service, quoi qu’il en soit. Or, de tels travaux de modernisation doivent être validés en assemblée générale, ce qui peut prendre plusieurs mois. Et à raison d’une journée de travail par appareil, les quelque 17.000 techniciens disponibles ne seront pas de trop pour moderniser tout le parc immobilier français. Les professionnels ascensoristes réclament donc un délai supplémentaire de deux ans avant de couper les réseaux obsolètes.
Quel impact sur les charges de copropriété ?
D’après Alain Meslier, il faut compter quelques centaines d’euros pour moderniser le système de téléalarme d’un ascenseur. Le montant n’étant pas pris en charge par l’opérateur téléphonique ni par le fabricant de l’ascenseur, comme le rappelle Schindler, il incombe à la copropriété. S’ajoute à ce coût imprévu un abonnement annuel au réseau 4G ou 5G plus cher qu’à la 2G. Selon les propos d’un copropriétaire rapportés par Seloger.com, il passera de 360 € à 850 € par an. La douloureuse vous parviendra d’ici à la fin de l’année et vous connaîtrez donc le montant de l’augmentation liée à la modernisation des équipements de votre copropriété.