Début mars, les constructeurs automobiles ont obtenu un assouplissement des normes CO₂ : ils disposent désormais de deux années supplémentaires pour atteindre l’objectif de réduction de 15 % des émissions par rapport à 2021, soit jusqu’à fin 2027. Le non-respect de ces obligations les expose à des amendes.
Le coup de bluff a été habile : en brandissant le risque de subir des pénalités exorbitantes, l’industrie a obtenu un sursis. Leur manœuvre prolonge la commercialisation des modèles thermiques à forte marge bénéficiaire et sacrifie 880 000 véhicules électriques – tous ceux qui ne seront pas vendus entre 2025 et 2027 –, freinant ainsi leur démocratisation.
Le débat va se poursuivre dans les semaines à venir. Il va porter sur l’objectif de 2035 pour l’interdiction des voitures thermiques, mais aussi sur la « neutralité technologique » que défendent certains Etats membres et industriels. C’est l’idée que, pour atteindre les objectifs communs, il ne faut favoriser aucune technologie spécifique. Par exemple, il faudrait donner une place aux carburants de synthèse et aux biocarburants, y compris après 2035. Mais cette approche est un leurre : ces carburants ne sont ni produits en quantités suffisantes, ni compétitifs, ni véritablement écologiques.
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