L’humoriste Bun Hay Mean, plus connu comme le « Chinois marrant », son nom de scène au début de sa carrière, a été retrouvé mort, jeudi 10 juillet, à l’âge de 43 ans, au pied d’un immeuble parisien, a appris Le Monde auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Parisien. « Une enquête en recherche des causes de la mort est ouverte », a déclaré le parquet.
« C’est avec une infinie tristesse que nous devons vous annoncer la disparition tragique de notre ami, notre immense artiste, Bun Hay Mean », a annoncé dans un communiqué son producteur, Philippe Delmas. « D’après les éléments en notre possession, c’est juste avant son départ, et en essayant de récupérer son téléphone tombé dans la gouttière de son balcon, que Bun a glissé et fait une chute de plusieurs étages », a-t-il ajouté.
L’humoriste d’origine sino-cambodgienne avait rejoint le Jamel Comedy Club en 2014, avant d’imposer son style dans trois spectacles de stand-up. Il avait décroché plusieurs rôles au cinéma, notamment en 2017 dans Problemos d’Eric Judor ou dans Astérix et Obélix. L’empire du Milieu, de Guillaume Canet, en 2023, dans le rôle du méchant, Deng Tsin Qin. Il était également apparu dans Les Chèvres !, de Fred Cavayé, aux côtés de Dany Boon et Jérôme Commandeur en 2024.
Le « Chinois marrant » se jouait dans son stand-up des clichés dont on affuble les gens en fonction de leur origine, leur apparence, leur pays, leur religion ou leur prénom. Bun Hay Mean s’attaquait aux stéréotypes attachés à chaque communauté, en premier lieu la sienne.
Bun Hay Mean avait été hospitalisé en juin
Né en France en 1981 d’un père chinois et d’une mère cambodgienne qui avaient fui le régime de Pol Pot et s’étaient installés dans la banlieue de Bordeaux, Bun Hay Mean était « le seul Chinois de sa classe ». « Adolescent timide et introverti, j’écrivais beaucoup de textes sur des cahiers. Un jour, une amie m’a inscrit à une soirée slam. J’ai lu mes textes et découvert que je faisais rire les gens, ce fut le déclic et je me suis inscrit dans un cours d’improvisation », racontait-il au Monde en 2014. Son père, ouvrier dans l’automobile, lui avait intimé d’obtenir d’abord un diplôme avant de se lancer dans la comédie. Il avait décroché une licence d’informatique, puis, à 24 ans, avait quitté Bordeaux.
Il s’était fait repérer en 2012 par Alain Degois, alias Papy, le premier metteur en scène de Jamel Debbouze. « Une rencontre décisive », pour celui qui était devenu par la suite son protégé.
En juin, Bun Hay Mean avait été hospitalisé à la Réunion, en marge d’une tournée de son dernier spectacle. « Il est en souffrance et se repose », avait fait savoir la production, alors qu’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le montrait hagard, sur une route de l’île. L’humoriste avait annoncé, début juillet sur Instagram, une nouvelle tournée de son troisième spectacle, Kill Bun, à partir de septembre, dans lequel il promettait d’aborder des thèmes comme la santé mentale. « C’est un concentré de nouveaux sketchs et de ce qui m’est arrivé l’été dernier. J’ai eu un coup de mou. C’est une sorte de thérapie finalement, il faut en rire pour passer à autre chose », expliquait-il en janvier auprès de Nice-Matin.