La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état, mercredi 3 septembre, de l’une des attaques israéliennes « les plus graves » contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais en novembre. « Hier matin, des drones de l’armée israélienne ont largué quatre grenades à proximité de casques bleus de la Finul qui dégageaient des barrages routiers entravant l’accès à une position de l’ONU proche de la “ligne bleue” », la ligne de démarcation fixée par l’ONU entre Israël et le Liban, a déclaré la mission de l’ONU dans un communiqué.
Selon la Finul, « une grenade est tombée à moins de 20 mètres et trois autres à environ 100 mètres du personnel et des véhicules de l’ONU » sans faire de blessés. La Finul affirme que « l’armée israélienne avait été informée des travaux de dégagement » qu’elle effectuait dans la zone et ajoute que « les opérations ont été suspendues » après l’attaque.
La mission a également dénoncé « une violation grave de la résolution 1701 [qui a servi de base à l’accord de cessez-le-feu] ainsi que du droit international ». Cette trêve, conclue sous médiation américaine, a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d’un an de conflit entre le Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte, au terme duquel le mouvement libanais est sorti fortement affaibli.
La France condamne « avec fermeté » l’attaque
Cet accord prévoit que seules l’armée libanaise et la force de paix de l’ONU soient déployées dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence du Hezbollah et de l’armée israélienne. Mais cette dernière continue de maintenir des troupes dans cinq positions frontalières jugées stratégiques dans le sud du Liban et mène régulièrement des frappes principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.
Si Israël n’a pas réagi dans l’immédiat, la France a condamné « avec fermeté » l’attaque israélienne contre la Finul. « La protection des casques bleus ainsi que la sécurité du personnel, des biens et des locaux des Nations unies doivent être assurées, conformément au droit international et à la résolution 1701 », a déclaré le ministère des affaires étrangères français dans un communiqué, ajoutant que « la Finul doit pouvoir pleinement mettre en œuvre son mandat et exercer sa liberté de mouvement ».
Le 28 août, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de prolonger une dernière fois le mandat de la mission, qui fait tampon entre Israël et le Liban depuis 1978, et de programmer son retrait en 2027, un départ réclamé par Israël et les Etats-Unis.