« Libre Échange » : cette comédie à l’humour ravageur dynamite le couple avec brio

• Dans « Libre Échange », en salles mercredi, deux couples testent la frontière entre l’amour et l’amitié.
• C’est à la fois drôle, tendre et absurde, une véritable pépite du cinéma indépendant américain.
• TF1info a rencontré l’acteur réalisateur Michael Angelo Covino et son partenaire et co-scénariste Kyle Marvin, au 51ème Festival de Deauville.

La comédie romantique la plus drôle de la rentrée est-elle une ode à l’infidélité ? À voir. En salles ce mercredi 10 septembre, Libre Échange joue avec les codes du genre de manière réjouissante. De retour de week-end, un couple s’apprête à faire des cochonneries derrière le volant lorsqu’il est témoin d’un terrible accident de voiture. Sous le choc, Ashley (Adria Arjona) avoue à Carey (Kyle Marvin) qu’elle l’a trompé et qu’elle veut divorcer. Au bout de sa vie, le mari sort de la voiture et file se réfugier chez son meilleur ami Paul (Michael Angelo Covino, également réalisateur) et son épouse Julie (Dakota Johnson) qui lui avouent pratiquer l’amour libre. Mauvaise, très mauvaise idée.

Inséparables à la ville, Michael Angelo Covino et Kyle Marvin étaient déjà les auteurs de The Climb, un court-métrage devenu leur premier long-métrage, l’histoire de deux trentenaires dont l’amitié était mise à l’épreuve par la même femme. Libre Échange (Splitsville en VO) creuse le même sillon, à la fois tendre et provocateur, multipliant les situations cocasses et les dialogues aux petits oignons, à des années-lumière au-dessus des rom-com préfabriquées qui pullulent sur les plateformes.

Il y a plein de manières de montrer un corps nu au cinéma. On peut s’en servir pour exprimer la vulnérabilité d’un personnage, pour faire rire aussi

Kyle Marvin

« Avant d’écrire et de tourner, on a regardé beaucoup de cinéma français et italien des années 1970 », nous a confié Michael Angelo Covino au 51ᵉ Festival du cinéma américain de Deauville où cette pépite était présentée en ouverture. « Pas seulement des comédies, mais aussi des drames, des films qui explorent des personnages avec des sentiments complexes en les exposant à des situations absurdes ». Une vision partagée par son complice Kyle Marvin, pour qui « le cinéma européen a toujours été plus audacieux que le cinéma américain en matière de tromperies. »

Bien qu’il soit beaucoup de question de sexe dans Libre Échange, on en voit finalement assez peu à l’écran, hormis le propre pénis de l’acteur principal, dans des situations toutes plus cocasses les unes que les autres. « Il y a plein de manières de montrer un corps nu au cinéma », souligne-t-il. « On peut s’en servir pour exprimer la vulnérabilité d’un personnage, pour faire rire aussi. Mais je ne pense pas que nous avions de besoin de tourner des scènes de sexe explicites pour faire passer notre message. »

Si la vie de couple et ses complications sont au cœur du film, il interroge également la question de l’amitié et ses mystères. Copains à la ville depuis plus de quinze ans, Michael Angelo Covino et Kyle Marvin avouent partager « une même sensibilité et un même sens de la comédie, des moments de friction et de frustration aussi », explique le premier. « Lorsqu’on se retrouve ensemble devant une caméra, je crois qu’on ressent notre proximité, un truc presque naturel qui se passe entre nous et qui provient de la vraie vie », ajoute le second.

Comme on peut en avoir un aperçu dans la bande-annonce, le duo a concocté une bagarre d’anthologie au cours de laquelle leurs personnages détruisent l’intérieur d’une villa de rêve, du sol au plafond, littéralement. Et autant le dire tout de suite : ils se sont amusés comme des petits fous. « On a mis quatre jours à la tourner, et auparavant quatre semaines à répéter », révèle Michael Angelo Covino. « Tous les soirs, on allait à la salle de sport et on s’entraînait à tomber et à grimper partout. C’était comme une dance, mais une danse très physique… ponctuée par des baffes dans la gueule. » On adore.

>> Libre Échange de Michael Angelo Covino. Avec Kyle Marvin, Michael Angelo Covino, Dakota Johnson, Adria Arjona. 1h40. En salles mercredi.