Le regain de tensions à Tripoli a coûté la vie à un membre des forces de l’ordre. Le gouvernement d’unité nationale basé à dans la capitale libyenne a annoncé, vendredi 16 mai dans un communiqué, « la mort d’un policier pris pour cible alors qu’il sécurisait le bâtiment du cabinet du premier ministre ». « Il a été abattu par des inconnus et a succombé à ses blessures », selon le texte.
L’exécutif a déclaré avoir « déjoué une tentative d’assaut du bâtiment menée par un groupe mêlé à des manifestants », qui a tenté d’y mettre le feu avec des cocktails Molotov.
Sur des vidéos non authentifiées par l’Agence France-Presse (AFP), des jeunes sont vus en train de se disperser en courant ou se mettant à l’abri derrière un muret, à proximité du siège du gouvernement, pendant que résonnent des tirs à l’arme automatique.
Huit morts dans les affrontements des jours précédents
Auparavant, des milliers de manifestants s’étaient réunis non loin de là et dans le calme, sur la place des Martyrs, au centre de Tripoli, pour protester contre le gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah et réclamer sa démission.
Dans son communiqué, le gouvernement a remercié le ministère de l’intérieur pour « son grand professionnalisme dans la sécurisation de la manifestation et pour avoir assuré la sécurité des participants ».
Avant la protestation, la Mission des Nations unies (ONU) en Libye avait appelé les autorités à respecter « le droit des citoyens à manifester pacifiquement ».
Les habitants de Tripoli ont repris une activité presque normale, vendredi, après des affrontements très violents ces derniers jours entre groupes armés au cœur de la capitale ayant fait au moins huit morts, selon des chiffres de l’ONU.
Démission de membres du gouvernement
Mais la situation reste très mouvante sur le plan politique. Les médias locaux ont fait état, après l’importante manifestation dans le centre-ville, de la démission de six ministres et vice-ministres du gouvernement Dbeibah, dont deux (gouvernance locale et habitat) ont confirmé leur départ dans une vidéo.
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Khaled El-Mechri, président du Haut Conseil d’Etat, sorte de Sénat, un personnage qui ne fait pas l’unanimité dans le camp de l’ouest libyen, a invité Aguila Saleh, le président du Parlement, basé à l’Est, à discuter pour « désigner un nouveau chef de gouvernement temporaire ».
Minée par les divisions depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs parallèles : celui de M. Dbeibah dans l’Ouest, reconnu par l’ONU, et un autre dans l’Est, affilié au maréchal Khalifa Haftar.