Dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de non-déclaration de financements provenant notamment du Qatar, des perquisitions ont été menées, mercredi 4 décembre, à l’Institut européen des sciences humaines (IESH), école de théologie islamique, dans la Nièvre, selon une source proche du dossier reprise par l’Agence France-Presse (AFP). Le parquet de Nevers a confirmé une « grosse opération policière de perquisition », terminée à la mi-journée.
Selon la source, cette enquête porte sur des soupçons de blanchiment, d’abus de confiance ainsi que de non-respect de l’obligation de déclaration de financements étrangers, inscrite dans la loi de lutte contre le « séparatisme » adoptée en 2021. La procureure de Nevers, Anne Lehaître, n’a pas détaillé l’enquête en cours, déclarant seulement qu’elle « débutait » et concernait « des infractions financières qui entrent dans la catégorie du blanchiment ». « L’opération de perquisition a été fructueuse », a précisé la procureure, sans plus de précisions.
L’IESH a été fondé à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), qui gravite dans l’orbite de la confrérie islamiste des Frères musulmans. Dans le cadre d’un entretien avec l’AFP, le doyen de l’IESH, Larabi Becheri, avait reconnu en 2020 que son institut était né en 1992 « sur une idée » des Musulmans de France, qualifiés de « terroristes » par l’Arabie saoudite. Mais « il n’y a pas de Frère musulman ici », avait assuré M. Becheri, qui n’était pas joignable mercredi.
L’établissement de quelque 200 étudiants a été le premier du genre à voir le jour en France, dans un coin reculé du Morvan, sur les terres électorales de François Mitterrand, qui voulait favoriser une formation « à la française » des imams, un credo plus tard repris par Emmanuel Macron.