Dans quelques semaines, quand il faudra faire le bilan de la saison, ce match hantera peut-être les esprits lillois. Après avoir mené deux buts à zéro puis trois buts à deux face à Lyon, lundi 6 mai lors de la 32e journée de Ligue 1, le LOSC a craqué pour finalement s’incliner à domicile (3-4), manquant ainsi l’occasion de monter sur le podium, qui assure une qualification directe pour la Ligue des champions.
A deux rencontres de la fin du championnat, le club nordiste reste donc en quatrième position – deux points derrière Brest tenu en échec par Nantes (0-0) samedi –, une place qui offre le droit d’accéder aux barrages de la lucrative et prestigieuse coupe d’Europe, une étape qui ne réussit généralement pas aux clubs français.
Cette défaite est autant le fait de l’abnégation des Lyonnais que celui de la faillite mentale et de l’inexpérience des Lillois, qui ont pourtant offert une première période mordante, en marquant notamment deux fois. D’abord par Bafodé Diakité d’une superbe reprise de la tête à la suite d’un coup franc de Yusuf Yazici (1-0, 21e), puis par Edon Zhegrova, d’une frappe précise et surprenante, à défaut d’être puissante, qui, de l’extérieur de la surface, trompait la vigilance d’Anthony Lopes (2-0, 37e). Le Kosovar était entré en jeu une dizaine de minutes plus tôt, à la place de Yazici, blessé.
Une gestion discutable
Moins en réussite depuis quelque temps, au point d’en perdre sa place de titulaire, Zhegrova a longuement célébré son but. Mais cela n’a pas empêché l’entraîneur lillois, Paulo Fonseca, de le sortir dès la 76e minute pour faire entrer un défenseur supplémentaire : Alexsandro. Car entre-temps Lyon avait montré ses crocs, revenant au score par Saïd Benrahma, lequel avait surpris la défense du LOSC dans la profondeur (1-2, 66e).
Pleins de maîtrise lors du premier acte, les Lillois ont fait le choix discutable de gérer lors du second. Ce qu’ils n’ont pas su faire, surtout en l’absence de leur capitaine Benjamin André, milieu de terrain rassurant et stabilisant dans le cœur du jeu.
En pleine forme en cette deuxième partie de saison, l’OL a alors tout renversé sur son passage grâce à deux entrants : Malick Fofana, auteur du but de l’égalisation (2-2, 82e) après une passe de Mama Baldé, bien aidé par le tacle raté d’Alexsandro. Ce but a eu l’effet d’une douche froide pour le stade Pierre-Mauroy, presque comble pour l’occasion. Mais celui-ci a exulté de nouveau quand Bafodé Diakité a enfilé sa cape de sauveur en redonnant l’avantage aux siens à la suite d’un corner (3-2, 85e).
« Un train dans la gueule »
Là encore, les Lillois, qui jouaient pourtant avec cinq défenseurs à ce moment de la rencontre, ont craqué, Alexsandro laissant Alexandre Lacazette seul dans son dos (3-3, 88e). Lyon a rugi une dernière fois pour abattre sa proie grâce à Mama Baldé (4-3, 90 + 2).
« On s’est pris un train dans la gueule, d’autant plus avec le scénario, a soufflé le président du LOSC, Olivier Létang, après la rencontre. Sur la deuxième mi-temps, on a manqué de maîtrise, mais on a la chance de marquer et de mener 3-2 jusqu’à la 87e avec cinq défenseurs, dont trois centraux. C’est un scénario difficile, cruel, mais dans le sport de haut niveau il n’y a pas de place pour ceux qui sont faibles. Le seul mot d’ordre, c’est de remobiliser tout le monde : il nous reste deux matchs à gagner. » Pour espérer décrocher un ticket direct pour la Ligue des champions, Lille devra sans doute gagner à Nantes puis, à domicile, contre Nice.
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A propos de l’entrée d’Alexsandro, l’entraîneur Paulo Fonseca s’est expliqué : « Je pense que c’était la meilleure option que de faire rentrer un défenseur de plus. J’ai pensé que si nous n’avions pas le ballon, l’entrée d’Alexsandro nous permettrait de mieux défendre. J’assume la responsabilité de ce changement, de ces choix et de ce résultat. »
Son homologue lyonnais, Pierre Sage, s’est, quant à lui, réjoui de l’attitude de ses joueurs : « On applique vraiment le proverbe “tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir”. On l’a vécu en tant que club par rapport au classement quand on nous annonçait en Ligue 2. »
Malgré ce succès, l’Olympique lyonnais ne figure toujours pas dans les places européennes, mais il s’en est rapproché. Le club rhodanien – qualifié pour la finale de la Coupe de France, contre le PSG, le 25 mai – n’est plus qu’à deux unités de Lens, sixième, et premier qualifié virtuel, pour une compétition continentale.