Fin 2020, lors des discussions préfigurant la loi contre le séparatisme, le sujet était incontournable. « Il faut que nous ayons des imams qui soient formés en France, respectueux des lois de la République, et une structuration, ce qu’on appelle l’imamat », disait Emmanuel Macron dans son discours aux Mureaux (Yvelines), en octobre 2020. Cinq ans et quelques timides initiatives plus tard, le bilan est maigre et la formation en France des ministres du culte musulman a quasiment disparu de l’agenda. « Le sujet n’a rien perdu de son actualité, mais l’Etat n’a pas vraiment de leviers pour imposer quoi que ce soit en matière de formation théologique », reconnaît-on au ministère de l’intérieur, qui a la charge des cultes.
« C’est un débat récurrent depuis les années 1980, note le haut fonctionnaire Didier Leschi, spécialiste des questions relatives aux cultes et à la laïcité. On a toujours le même problème, celui d’un Etat qui cherche à impulser sans pouvoir tout organiser, en vertu de la laïcité. Depuis tout ce temps, la principale avancée touche aux formations profanes, proposées dans les universités. »
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