En janvier, à l’occasion de la conférence sur la santé organisée par la banque d’affaires J.P. Morgan à San Francisco, l’un des événements les plus courus de l’année par l’industrie pharmaceutique, le retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis soulevait beaucoup moins d’inquiétude que celle de Robert Kennedy Jr, notoirement hostile aux vaccins, au ministère de la santé américain. Moins de deux mois plus tard, le spectre brandi par le locataire de la Maison Blanche concernant de nouveaux droits de douane de 25 % sur les médicaments et les dispositifs médicaux pourrait bien faire déchanter les laboratoires.
La menace a d’autant plus déconcerté le secteur qu’il se croyait relativement à l’abri de ce type de passes d’armes commerciales compte tenu du caractère vital des produits de santé. En vertu d’un accord de l’Organisation mondiale du commerce datant de 1994, et signé entre autres par les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), les produits pharmaceutiques, qu’il s’agisse de médicaments ou de plus de 7 000 principes actifs et composants chimiques utilisés dans leur fabrication, sont, en effet, exonérés de droits de douane depuis plus de trente ans. En faisant fi de cet accord, l’administration Trump marquerait donc une rupture.
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