Lucy Letby est-elle l’une des pires meurtrières en série de l’histoire du Royaume-Uni ou, au contraire, la victime d’une terrible erreur judiciaire ? Cette infirmière de 35 ans a été condamnée en août 2023 à la prison à vie pour avoir assassiné, en 2015 et 2016, sept nouveau-nés à la maternité du Countess of Chester Hospital, dans le nord-ouest de l’Angleterre. En avril 2024, elle a fait appel de sa décision, l’appel a été rejeté. Cependant, des journalistes et des experts en statistiques ou en néonatalogie continuent à questionner la solidité des preuves ayant conduit à sa condamnation.
Travaillant pour la défense de l’infirmière mais assurant être indépendant, un groupe de 14 spécialistes reconnus en néonatalogie du Canada, du Japon et des Etats-Unis a rendu public, mardi 4 février, un rapport explosif, démontant les accusations contre l’infirmière et pointant du doigt les graves lacunes de la maternité où elle exerçait.
Lors d’une conférence de presse organisée dans le quartier de Westminter, à Londres, les médecins de ce groupe assurent n’avoir trouvé « aucune preuve médicale pour soutenir que les morts ou blessures des 17 nouveau-nés [pris en compte pendant le procès de l’infirmière] aient été intentionnelles ». « Les morts ou blessures des enfants sont dues à des causes naturelles ou à des erreurs dans les soins médicaux [qui leur ont été apportés]», a conclu le docteur Shoo K. Lee, professeur émérite à l’université de Toronto (Canada) et président de la Fondation de néonatologie canadienne, qui a coordonné leurs travaux.
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