L’influenceur algérien Doualemn a été interpellé, jeudi 20 mars au matin, à Montpellier, en vue de son expulsion vers l’Algérie, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source policière, confirmant une information de BFM-TV. De son vrai nom Boualem Naman, l’homme de 59 ans, dont le refoulement par l’Algérie en janvier avait envenimé les relations entre Paris et Alger, a été interpellé vers 6 h 30 par la police aux frontières.
Doualemn « a été notifié ce [jeudi] matin, dans le cadre d’une visite domiciliaire, d’un nouvel arrêté ministériel pris à son égard, faite à la demande de la préfecture suite à l’avis favorable de la Comex [commission d’expulsion] », a dit à l’AFP une source proche du dossier. « Il a été placé en centre de rétention administrative en vue de son éloignement », a précisé cette source. Une autre source a indiqué qu’un nouvel arrêté d’expulsion allait être pris.
Le 12 mars, la Comex de l’Hérault, composée de trois magistrats, avait rendu un avis favorable à la demande des autorités d’expulser Doualemn.
Cinq mois de prison avec sursis
Au début de janvier, l’influenceur, suivi par quelque 138 000 personnes sur TikTok, avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une « sévère correction » à un opposant au pouvoir en Algérie. Il a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour « provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit », pour cette diffusion. Elle lui avait déjà valu au début de janvier un retrait de son titre de séjour et son expulsion le 9 janvier vers l’Algérie.
Cependant, les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, ce qui a déclenché une crise avec Paris. Le tribunal administratif de Melun avait ensuite annulé son obligation de quitter le territoire français (OQTF), enjoignant aux autorités de reprendre la procédure, cette fois avec un débat contradictoire, d’où son passage devant la Comex.